Joseph Kabila renonce à se présenter aux présidentielles et nomme son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary.

Le président congolais, Joseph Kabila a décidé de passer la main. Il a choisi un dauphin en la personne de Emmanuel Ramazani Shadary qui va porter les couleurs du front commun congolais (FCC) aux élections présidentielles du 23 décembre de cette année.

Le suspense prend donc fin et Kabila a su résister la tentation de défier la communauté internationale et de se présenter à un troisième mandat que lui interdit la constitution.

L’homme n’est donc pas un va-t-en guerre et il n’oublie pas qui l’avait fait roi. La stricte vérité est qu’en 2006 c’est bien l’ONU, avec l’appui des Occidentaux, qui lui a facilité la tâche pour remplacer son père qui avait été assassiné.

Cette fois-ci, après 12 ans, ses parrains ont sonné l’heure de la retraite et il a obtempéré, après mûre réflexion. D’autres qui avaient tenté l’épreuve de force l’ont regretté.

Kabila a cédé certes mais essaie d’assurer ses arrières en choisissant un fidèle, Shadary qui, s’il était élu, devrait lui garantir une retraite dorée à lui et à ses proches. Mais la fidélité dans ce domaine n’est pas une assurance vie et les retournements de situation sont la règle. Parier sur l’exception est risqué, mais Kabila n’a pas beaucoup d’options. Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire.

Et puis l’élection du dauphin désigné est loin d’être garantie avec la participation de Jean Pierre Bemba qui semble avoir le soutien des occidentaux. Son acquittement surprise, son autorisation à quitter le sol européen alors que « l’affaire de subornation de témoins n’est toujours pas tirée au clair », tout cela pousse à s’interroger.

Kabila aussi sait à quoi s’en tenir et cherche cependant à jouer toutes ses cartes.
Rien n’est encore joué et la R.D.CONGO est encore à la croisée des chemins. Sa longue histoire coloniale et post-coloniale tumultueuse et sanglante pourrait prendre un tournant positif si le rendez-vous du 23 décembre se passe dans la paix et le respect de la démocratie. Ce n’est pas encore gagné.