Une cour de justice de Kaduna, dans le nord du Nigeria, a refusé mercredi d’accorder la libération sous caution du leader chiite Ibrahim Zakzaky. Emprisonné depuis 2015, Zakzaky est le chef de file de l’IMN (Mouvement Islamique du Nigeria), groupe radical chiite.
La semaine dernière, des partisans de l’IMN ont manifesté en masse à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Les forces de l’ordre avaient alors réprimer violemment les manifestants, causant la mort de 47 individus (selon l’IMN et les observateurs, 6 selon les chiffres officiels).
Le juge de Kaduna a estimé que le leader chiite « n’était pas en mesure d’établir son mauvais état de santé, et que même s’il était malade, les services de renseignement – qui le détiennent – peuvent assurer les soins dans sa cellule », a indiqué l’avocat de Zakzaky, cité par l’AFP.
Le juge a toutefois admis que Zakzaky était détenu depuis près de trois ans, sans n’avoir jamais été présenté en justice, mais il estime que le garder en détention permettrait « d’accélerer » le processus judiciaire et de garantir une meilleure sécurité.
En attendant, le chef chiite devra rester en détention jusqu’au 22 janvier 2019, au moins, date de sa prochaine audition. Un tribunal avait déjà ordonné sa libération sous caution, mais le jugement n’a jamais été appliqué.
Une centaine d’autres partisans du Mouvement islamique du Nigéria (IMN) sont toujours en prison en relation avec les affrontements de décembre 2015 avec l’armée, où près de 350 chiites avaient été tués. Zakzaky, qui appelle à une révolution islamique inspirée de l’Iran chiite dans un État à grande majorité sunnite, est accusé d’avoir orchestré cette attaque.