Le gouvernement sud-soudanais veut proroger le mandat de Salva Kiir de 3 ans.

Une proposition visant à prolonger de trois ans le mandat du président soudanais Salva Kiir a été rejetée mercredi dernier par le principal groupe d’opposition du pays.

Les autorités de la transition au Soudan du Sud, y compris le président Salva Kiir, pourraient faire trois ans de plus que ce qui était prévu dans le cadre de leur mandat. Cette semaine, un projet de loi a été introduit dans ce sens par le gouvernement sud-soudanais au parlement du pays qui a déjà débattu d’ailleurs une première mouture. D’après les sources officielles, les parlementaires pourraient passer au vote d’ici la fin du mois et adopter le texte.

Le président Salva Kiir n’a pas réussi à organiser des élections depuis 2011. Celles-ci ont été reportées deux fois déjà en raison de la guerre civile. Ainsi depuis 2015, c’est un gouvernement de transition issu d’un accord avec l’opposition qui dirige le pays.

À un mois de l’achèvement de leur mandat, à l’issue duquel elles deviendront illégitimes, les nouvelles dispositions devraient permettre aux autorités de la transition, de se maintenir à la tête du pays sans passer par les élections et surtout sans nouvel accord avec l’opposition. Mais cette option choisie par Juba ne fait pas l’unanimité et suscite plus que jamais des interrogations.

La solution à laquelle le gouvernement de transition a opté paraît un bon choix pour certains observateurs. Pour le politologue Jacob Chol de l’université de Juba, il s’agit d’une bonne solution pour éviter une vacance du pouvoir.

« On ne sait pas si l’accord de paix avec l’opposition sera signé aujourd’hui, demain ou le mois prochain. Et donc la logique des autorités est que, s’il n’y a pas rapidement un accord, il faut rapidement qu’elles puissent rester légitimes en attendant. Une fois un accord signé avec un partage du pouvoir, celui-ci remplacera le gouvernement de transition en réunissant les différents protagonistes, y compris l’opposition », a expliqué l’universitaire.

Un point de vue que ne partage pas l’opposition. Riek Machar, leader du principal groupe armé d’opposition au pays a déjà rejeté cette option. Pour lui, cette solution est illégale et contre-productive. Depuis fin juin 2018 avec l’éclatement de la violence, Salva Kiir, négocie sous les auspices de Khartoum, un partage du pouvoir. Ainsi, à ses yeux, cette nouvelle démarche du gouvernement constitue la preuve que le chef de l’État n’est pas prêt à signer un accord de paix.