Environ 1000 personnes ont été tuées en trois mois de combats entre camps rivaux près de la capitale libyenne Tripoli. Ce bilan comprend également des dizaines de migrants qui ont péri cette semaine dans le bombardement de leur centre de détention.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 1.000 personnes ont été tuées et plus de 5.000 blessées dans les violences aux portes de Tripoli. L’OMS n’a pas précisé le nombre exact des victimes civiles et militaires.
Parmi les morts figurent 53 migrants tués mardi soir dans un raid aérien contre leur centre de détention à Tajoura, une banlieue-est de Tripoli aux mains du GNA. Ce dernier a accusé les forces pro-Haftar de la frappe mais celles-ci ont démenti.
À Genève, un porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Joel Millman, a précisé que six enfants figuraient parmi les migrants tués. Selon lui, « 350 migrants, dont 20 femmes et quatre enfants, seraient toujours détenus » dans ce centre dont l’un des cinq hangars touchés de plein fouet par la frappe a été détruit.
Dans une vidéo des caméras de surveillance du centre, circulant sur les réseaux sociaux, on peut voir des personnes marcher avant une forte explosion qui a laissé derrière elle un gros nuage de fumée noire et de poussière.
Les agences de l’ONU et organisations humanitaires ont maintes fois exprimé leur inquiétude sur le sort de milliers de migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones de combats ».
« Les coordonnées de ces centres de détention à Tripoli sont bien connues des deux parties du conflit », a déclaré à Genève le porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés, Charlie Yaxlie, estimant que le carnage de Tajoura était « une tragédie qui n’aurait jamais dû se produire ».
Rappelons que les troupes du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, ont lancé le 4 avril 2019 une offensive pour s’emparer de Tripoli, où siège leur rival, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.
Les combats au sol et les raids aériens dans la bataille de Tripoli ont en outre poussé selon l’ONU plus de 100.00 personnes à la fuite, dans un pays miné depuis 2011 par des luttes de pouvoir et livré à des milices qui font la loi.