Après plusieurs années de crispation, le Portugal semble pousser vers un retour à la normalisation avec l’Angola. Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, en visite officielle en Angola, et son homologue angolais Joao Lourenço ont salué mercredi l’« excellence » des relations entre leurs deux pays.
Dans le cadre du dégel des relations entre Luanda et Lisbonne, le chef de l’État angolais avait été reçu en novembre au Portugal. Cette semaine, c’est au tour du président portugais d’être reçu en Angola. La visite du président portugais, arrivé mardi en Angola, se poursuit jusqu’à samedi, avec des déplacements prévus en province notamment à Benguela (ouest) et Lubango (sud-ouest).
« Cette visite d’État marquera certainement une nouvelle dynamique dans les relations déjà excellentes entre nos deux pays », a estimé Joao Lourenço mercredi lors d’une conférence conjointe avec son homologue à Luanda. « Nous renouvelons notre engagement à tout faire pour permettre au Portugal et à l’Angola de développer une relation de coopération exemplaire ». « Il y a eu la volonté politique de surmonter les problèmes du passé », s’est félicité de son côté Marcelo Rebelo de Sousa.
Les frictions entre les deux pays ont été dissipées en mai dernier quand la justice portugaise a décidé de transférer à Luanda un procès pour corruption contre l’ancien vice-président angolais Manuel Vicente.
Les poursuites judiciaires avaient fâché l’ex-président José Eduardo dos Santos (1979-2017) et jeté un froid dans les relations bilatérales. Son successeur Joao Lourenço, issu du MPLA, le parti au pouvoir depuis 1979, avait lui aussi exigé que la procédure soit confiée à l’Angola pour que les relations entre les deux pays « reviennent au niveau d’un passé récent ».
La visite en Angola de Marcelo Rebelo de Sousa marque « une nouvelle étape dans la normalisation des relations bilatérales », selon l’analyste Alex Vines de l’institut de recherche Chatam House, cité par l’AFP.
Luanda est un partenaire clé pour le Portugal, l’ancienne puissance coloniale. Il s’agit du troisième destinataire de ses investissements et le huitième débouché de ses exportations. L’Angola, l’un des principaux producteurs de pétrole d’Afrique, a lui aussi besoin de partenaires comme le Portugal pour tenter de relancer son économie qui ne s’est pas remise de la chute des cours de l’or noir en 2014.