Le président indien a commencé ce dimanche 28 juillet une visite d’une semaine en Afrique de l’Ouest, dans trois pays jamais visités jusqu’à présent par de hauts dignitaires indiens. Il s’agit du Bénin, de la Gambie et de la Guinée.
Les observateurs voient dans cette visite un « geste politique important », qui montre que New Delhi cherche à se rapprocher d’une Afrique occidentale et francophone avec laquelle les Indiens ont des relations très limitées jusqu’à présent, selon RFI.
Le président Ram Nath Kovind avance en terrain « quasiment vierge » pour les politiciens indiens. Aucun chef d’État ou de gouvernement n’a jamais rendu de visite officielle à ces trois pays.
Depuis quatre ans, New Delhi a multiplié les initiatives dans ce sens, avec entre autres le méga sommet Inde-Afrique, qui a rassemblé en 2015 un très grand nombre de chefs d’État africains dans la capitale indienne.
Les Indiens avaient alors promis une plus grande coopération universitaire, l’attribution de 50.000 bourses pour l’accueil d’étudiants africains en Inde et l’accroissement du réseau de cours à distance établi depuis 2009.
New Delhi a également prévu de renforcer sa présence politique sur le continent, et annoncé alors l’ouverture de 18 nouvelles ambassades, dont 7 en Afrique de l’Ouest. L’une de celles récemment ouvertes se trouve justement en Guinée, le dernier pays où se rendra le président indien, selon RFI.
Environ 1 250 Indiens vivent au Bénin et plus de 230 sociétés indiennes opèrent dans le textile, les noix de cajou, le riz et le bois. Signe de cet appétit économique, le dirigeant indien est arrivé avec plusieurs chefs d’entreprise. Des accords de coopération sont annoncés dont un sur la garantie des crédits à l’export et un autre sur l’exemption de visa
Au Bénin, où commence la visite du président indien, ce lundi matin, plusieurs rencontres et des déclarations à la presse au palais de la Marina sont prévues, ainsi qu’un discours à l’assemblée nationale.
Dans un courrier publié dans la presse, l’ancien président Nicéphore Soglo demande à l’orateur de rappeler aux 83 députés du camp Talon « les valeurs démocratiques qu’incarne le pays de Gandhi et de Nehru », allusion au vote du 28 avril, toujours contestée. Quant au chef de la diplomatie béninoise, il estime que ce sont les choix du président Talon qui ont rendu cette visite possible