Le général Bruno Guibert commande la force Barkhane, s’est exprimé sur les conditions de l’opération au Sahel.

Général de Division français et patron de l’« opération Barkhane », Bruno Guibert est sorti de sa réserve pour étaler, sur la place publique, la situation préoccupante du G5 SAHEL.

Cette structure conjointe qui réunit la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina et le Tchad « n’a même pas de budget de fonctionnement. Elle manque de tout. » affirme l’officier général français. Il ajoute que « la communauté internationale fait beaucoup de promesses mais peine à les concrétiser ». Cet état de fait est alarmant et ce, d’autant que « c’est maintenant que le G5 Sahel a besoin d’aide pour être pleinement opérationnel ».

Mais qu’en est-il des 100 millions de dollars d’aide annoncée par l’Arabie Saoudite et les 30 millions de dollars promis pars les Émirats Arabes Unis ? Il y avait aussi les 50 millions de l’Union Européenne !

Les lenteurs des financements internationaux ont toujours pénalisé les pays du Sud, c’est connu. Parfois même des sommes importantes sont jetées en pâture à la presse et ne finissent jamais dans les caisses des États et/ou des Institutions annoncés. L’efficacité réelle est sacrifiée sur l’autel de la communication sans lendemain, pour ne pas dire « fake news ».

Le Général Guibert se veut lanceur d’alerte car le défi terroriste dans la zone du Sahel est mortel et mérite un engagement international rigoureux. La France, elle, est entrain de fournir des efforts remarquables. Elle a déjà doté le G5 Sahel en équipements.

Il appartient aux autres partenaires déclarés d’agir en conséquence pour appuyer les membres du G5 Sahel qui comptent parmi les pays les plus pauvres du monde. Sans cela, et quelle que soit la volonté affichée, ces pays n’ont pas les moyens de faire face seuls.
Face à un danger mortel, les promesses en l’air sont un poison mortel.

Le président Macron qui joue un rôle de leader dans cette affaire, doit assurer le « service après-vente » du sommet de Paris pour rappeler amicalement aux uns et aux autres leurs engagements.

Les présidents Aziz, IBK, Kaboré, Issoufou et Deby ont démontré leur détermination à mutualiser leurs efforts pour mener une lutte sans répit contre les terroristes. Ils attendent un soutien tout aussi déterminé de la part des partenaires.