Les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA) en Libye ont présenté samedi à des journalistes des armes « modernes » de fabrication américaine et chinoise. Le GNA affirme avoir saisi ses armes dans une base des combattants rivaux du maréchal Haftar.
Trois missiles antichars Javelin de fabrication américaine et sept projectiles d’artillerie à guidage laser Norinco GP6 de fabrication chinoise, ont été présentés aux journalistes en Libye.
Les États-Unis ont indiqué samedi enquêter après la découverte de ces missiles présentés comme d’origine américaine alors que la Libye est soumise par l’ONU à un embargo sur les armes, selon l’AFP.
« Nous prenons très au sérieux toutes les allégations d’utilisation frauduleuse de matériel de défense américain », selon la diplomatie américaine. « Nous attendons de tous les clients d’équipement de défense d’origine américaine qu’ils respectent leurs obligations d’utilisation finale », a-t-elle poursuivi.
« Il s’agit d’échantillons qu’on nous a autorisé à emmener ici », a déclaré un combattant des forces du GNA, Ibrahim Al-Touil, cité par l’AFP. Il affirme ne pas être en mesure de divulguer le nombre total des missiles et des armes récupérées. « Nous avons trouvé ces armes à Gharyan (ouest). Des armes modernes, alors que la Libye est sous embargo » de l’ONU, a déclaré Touil.
Les forces du GNA, seul gouvernement reconnu par la communauté internationale, ont réussi à reprendre cette ville située à une centaine de kilomètres de Tripoli, aux troupes de l’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar. Ce dernier avait lancé une vaste offensive début avril pour s’emparer de la capitale libyenne.
Ces deux derniers jours, des forces du GNA avaient déjà publié des photos de missiles Javelin retrouvés à Gharyan. Chacun de ces missiles coûte 170.000 dollars et la cargaison avait été vendue par les États-Unis en 2008.
L’ONU a renouvelé en juin pour un an une opération européenne chargée du contrôle de l’embargo sur les armes pour la Libye, où des livraisons d’armements sont signalées depuis deux mois.
Le Comité des experts des Nations unies chargé de contrôler cet embargo a également indiqué qu’il enquêtait sur l’implication possible des Émirats dans des tirs de missiles en avril sur des unités fidèles au GNA.