L’ONU prolonge d’un an son régime de sanctions frappant le non-application des accords d’Alger.

Le Conseil de sécurité vient d’adopter à l’unanimité une résolution renouvelant pour un an le régime de sanctions frappant certains individus. Le renouvellement a concerné aussi la mission de surveillance du Panel d’experts, chargé de recenser les violations de l’accord de paix de 2015.

La présidente polonaise du Conseil de sécurité a en effet soumis jeudi au vote le texte rédigé par la France. Les ambassadeurs représentant les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont voté à l’unanimité pour l’adoption de la résolution 2484.

Selon RFI, la proposition française s’appuyait sur le rapport annuel du Panel d’experts publié au début du mois. Dans ce long document d’enquête, les experts de l’ONU faisaient un tour d’horizon de la situation dans le pays et détaillaient tout ce qu’ils estiment être des violations de l’Accord d’Alger de 2015. Pour les observateurs, rien n’a beaucoup changé au Mali par rapport à l’année dernière.

À Bamako, disent les experts de l’ONU, les promesses d’accélération des réformes institutionnelles n’ont pas été tenues. Le processus de désarmement et de réintégration de 63000 combattants n’a pas commencé. Et la démission du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga en avril n’a fait que ralentir les choses.

Dans le nord du pays, les experts démontrent que la situation est toujours aussi inextricable. Les querelles incessantes entre groupes armés ou à l’intérieur même des groupes politico-militaires minent tout effort de coordination des différents acteurs.

À cela s’ajoute la collusion de certains éléments avec des groupes terroristes, notamment le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, le JNIM en arabe.

Les experts dénoncent la bureaucratie abusive perturbant l’aide humanitaire, particulièrement à Kidal. Et ils détaillent enfin les très lucratifs trafics –de migrants, de cannabis ou de cocaïne– auxquels s’adonnent dans le Sahel certaines personnalités connues, selon leur enquête : acteurs politiques, mais aussi complices de réseaux criminels actifs de la Mauritanie au Niger et de la Guinée Bissau au Sénégal.