Le président sénégalais a de la suite dans les idées : il prône le dialogue, le met en pratique et, en tire des conséquences logiques en jouant l’ouverture politique.
D’abord en, ouvrant le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), sa coalition à des personnalités politiques de premier plan qui s’étaient ralliées à sa cause durant la campagne présidentielle.
Comme Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères de Abdoulaye Wade qui est promu 3ème vice-président de l’Assemblée nationale et Abdoulaye Baldé, ancien ministre de la Défense (du même gouvernement Wade) qui devient président de la commission de l’Énergie.
Ensuite, en consolidant la dynamique des retrouvailles avec Wade qu’il a reçu au palais présidentiel. Sans oublier les discours « apaisants » à l’endroit de l’opposition en général. Macky Sall est fidèle à lui-même et à ses engagements de faire réussir le dialogue politique qu’il a initié et qui est en cours. Il avait nommé, par décret, Famlara Ibrahima Sagna pour le conduire, en tant que personnalité crédible et respectée.
À l’évidence les actes posés par le président Macky Sall sont rassurants et convaincants et, l’adhésion de Wade renforce la dynamique enclenchée et permet d’ouvrir de nouvelles perspectives allant dans le sens d’un consensus fort, qui va mettre fin au climat de suspicion qui empoisonnait la scène politique nationale.
Un pays ne peut pas vivre dans une campagne électorale permanente. Un chef d’État est un rassembleur, il est le président de tous les sénégalais. Macky Sall est donc dans son rôle en ouvrant ses bras à tout le monde, pour consolider l’unité nationale et, par là-même, dépassionner le débat politique.
La logique de l’heure s’enracine dans la lucidité et cette capacité de renouer le fil du dialogue qui est consubstantielle à la culture sénégalaise. Senghor a su écrire des paragraphes sublimes dans l’histoire politique du Sénégal, avec ses retrouvailles avec Lamine Gueye, mais aussi les leaders du PRA avec la création de l’UPS qui était, bel et bien un « parti unifié ».
Dans un contexte différent, avec des enjeux qui le sont tout autant, Macky Sall cultive son rendez-vous avec l’Histoire. La fermeté n’est pas une fin en soi, elle peut et doit, en Démocratie, favoriser une ouverture sincère et mutuellement bénéfique, dès que les conditions en sont réunies. Un pouvoir dialogue en position de force, tout en respectant ses adversaires.
La paix des braves scellée à Massalikul Jinaane a tracé un sillon profond en suivant le convoi présidentiel jusqu’au domicile de Wade et, quelques jours plus tard, la réception de l’ancien président au Palais de la République. Il y a un état de grâce politique au Sénégal. Il faut le constater et s’en féliciter.