L’ex-président Abdoulaye Wade a de nouveau appelé à bruler les cartes d’électeurs.

Abdoulaye Wade a réuni mercredi le comité directeur du PDS pour réitérer sa position qui consiste à « empêcher la tenue du scrutin du 24 février ». Contrairement à ce qu’il avait déclaré, à sa sortie d’audience avec le Khalife général des Mourides à Touba, il se dédit et invite les « jeunes à brûler le fichier électoral ». Et non les « cartes d’identité et les maisons ».

Et, évidemment « il ne soutient aucun candidat » en lice pour la présidentielle.VSi, Wade passe aux actes, il va donc défier l’État qui a l’obligation morale et politique, et la légitimité d’organiser les élections dans le pays.

Il préconise des « sit-in, des marches et des meetings » pour pousser les jeunes à agir contre la loi et à « brûler le fichier électoral ». Ces propos scandaleux confirment ceux prononcés à Versailles et qui avaient été dénoncés par tous les patriotes sénégalais, démocrates sincères et respectueux des lois de la République.

Maintenant, il faut que l’État fasse son travail et assure la sécurité du scrutin et celle des citoyens qui vont accomplir leur droit de vote le 24 février. Le débat n’est pas de savoir si « Wade a les moyens de mettre en œuvre ses menaces ». Mais de lui opposer la force de la loi, laquelle, du reste, condamne de tels propos qui sont des incitations à la violence pour troubler l’ordre public.

En effet, comment brûler le fichier électoral sans délit et/ou commission d’actes répréhensibles ? Sans violence ? Attaquer les bureaux de vote c’est s’exposer à la riposte des forces de l’ordre chargées de garantir la sécurité des personnes et des opérations électorales.

Les déclarations répétées de Wade et reprises par ses affidés les plus radicaux doivent susciter des actions préventives de la part des autorités de l’État. Wade cherche la confrontation certes, mais ses propos outranciers sont aussi dangereux que les actes de vandalisme qu’ils ont l’objectif de provoquer. Ils exigent une réponse appropriée, judiciaire et ferme.

Tout ancien président qu’il est, doublé d’un membre du quatrième âge, Wade n’est pas au-dessus des lois de la République. Il en va de la sécurité publique que de l’empêcher de nuire, coûte que coûte. En prenant à témoin la communauté internationale et toutes les instances communautaires dont le Sénégal est membre.

L’État du Sénégal a les moyens de droit nécessaires et légitimes pour stopper les dérives de Wade, en les tuant dans l’œuf. En 2017, les velléités de Wade de susciter des troubles après sa retentissante défaite électorale lors des législatives, ont été étouffées, rapidement par les forces de sécurité. Et l’homme désabusé était finalement reparti, au loin, du côté de la France et de l’Orient.

Il essaie de rejouer la même pièce, avec cette fois, l’énergie du désespoir, du fait que son fils adoré, Karim est écarté de la présidentielle. Mais Wade savait, depuis le début, que Karim ne remplissait aucune condition pour pouvoir valider sa candidature en tant que repris de justice, au casier judiciaire plus que défloré. Il joue donc une comédie pour acter un boycott de facto.

Il cherche aussi à entrainer autant de monde que possible dans ce « suicide politique ». Le gourou Wade surestime ses forces et sera empêché de nuire par les forces de sécurité qui font régner l’ordre républicain.