Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU tentaient samedi à Bamako de faire avancer l’accord de paix au Mali, avant de se rendre dimanche au Burkina Faso, autre pays du Sahel frappé de plein fouet par la menace terroriste.
Cette visite programmée de longue date, à l’initiative de la France, de l’Allemagne et la Côte d’Ivoire, intervient moins d’une semaine après l’attaque de Dioura (centre) contre un camp de l’armée malienne, qui y a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe terroriste d’Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres « groupes d’autodéfense ». Ces violences ont tué plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU.
La délégation du Conseil de sécurité a été accueillie vendredi par le chef de la Mission de l’ONU (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, puis reçue dans la soirée par le président Ibrahim Boubacar Keïta. L’objectif est de « peser de tout notre poids pour pouvoir accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali » signé en 2015, a expliqué à son arrivée l’ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre.
Dans un rapport publié le 5 mars, le secrétaire général de l’ONU estime que « les six derniers mois ont enregistré davantage d’avancées que le reste de la période écoulée depuis la signature de l’Accord en 2015 ».
« La menace, qui continue de se propager du nord vers le centre du Mali, détourne l’attention de l’Accord et en complique la mise en œuvre. Avec l’expansion des groupes extrémistes, qui exacerbe les violences intercommunautaires, la multiplication des explosions touchant les forces de sécurité et les civils et l’accroissement du nombre de personnes déplacées, la situation en matière de sécurité devient plus complexe dans le centre du Mali », selon le rapport d’Antonio Guterres.