Le chef d’état-major de l’armée algérienne Ahmed Gaïd Salah a proposé mardi que le président Abdelaziz Bouteflika, affaibli par la maladie et contesté par la rue, soit déclaré inapte à exercer le pouvoir en vertu de la Constitution ou qu’il démissionne.
Le général a prôné le lancement de la procédure prévue par l’article 102 de la Constitution, applicable quand le président de la République « pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions » ou en cas de démission.
Le général Gaïd Salah a fait cette annonce surprise, plus d’un mois après le début d’une contestation populaire inédite. Gaïd Salah est également vice-ministre de la Défense et est considéré comme l’un des personnages les plus puissants du pouvoir algérien
« Il devient nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise », a déclaré le général Gaïd Salah, nommé en 2004 par le chef de l’État à la tête de cette puissante institution. Il a prôné une solution répondant aux « revendications légitimes du peuple », conforme à la Constitution et garantissant la « stabilité de l’État ».
Cette « solution à même d’aboutir à un consensus et de faire l’unanimité de toutes les parties, est celle stipulée par la Constitution, dans son article 102 », a poursuivi le chef d’état-major dans un discours prononcé lors d’une de ses régulières visites auprès d’unités sur le terrain et diffusé à la télévision nationale.
L’article 102 de la Constitution stipule que le président du Conseil de la Nation (chambre haute) exerce l’intérim en cas « d’empêchement » du chef de l’État quand, « pour cause de maladie grave et durable, il se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ».
C’est désormais au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, un proche du président, de choisir de lancer, ou pas, la procédure permettant de déclarer le chef de l’État inapte à exercer ses fonctions.
Âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 1999, le président Bouteflika est affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) qui, depuis 2013, l’empêchent de s’adresser de vive voix aux Algériens et rendent rares ses apparitions publiques.