Les conservateurs britanniques ont élu Boris Johnson à la tête de leur parti et le propulsent ainsi, au 10 Downing Street, la primature du Royaume. Il remplace demain Theresa May au poste de premier ministre et s’est engagé à faire sortir son pays de l’union européenne le 31 octobre prochain.
Dans l’euphorie de la victoire -il a remporté plus de 66% des voix face à son adversaire Jeremy Hunt qui ne se faisait aucune illusion quant à l’issue du vote des députés du parti Tory- il a affirmé qu’il allait réunifié le pays et y inoculer une nouvelle énergie.
On peut en douter car sa victoire a immédiatement enclenché une série de démissions au niveau du gouvernement. Les ministres de la Justice et des Finances, notamment ont claqué la porte.
En vérité, malgré son large succès, Boris Johnson hérite d’un parti déchiré et mis à mal par la gestion du Brexit. Ce qui fut un saut dans l’inconnu, favorisé par des « fake news » et une propagande pernicieuse anti-européenne, est devenu un piège et une impasse où le Royaume Uni s’est enlisé.
Il est douteux que Boris Johnson puisse réussir là où May a échoué. Ses méthodes iconoclastes vont se heurter au mur du réel et, jusqu’ici c’est Bruxelles qui est en position de force dans les négociations pour la sortie de l’union.
Il est un juste retour des choses que Johnson, l’un des défenseurs les plus acharnés du Brexit, soit à la tête du gouvernement de sa Majesté pour prouver le mouvement en marchant. Il n’aura aucune excuse pour ne pas trouver la porte de sortie du labyrinthe européen.
Mais, les enjeux économiques sont énormes pour la Grande-Bretagne. Une sortie sans accord, comme Johnson affirme oser s’y résoudre si l’impasse perdure, serait une catastrophe pour toute l’Europe et le monde entier serait touché par l’onde de choc.
Johnson est au pied du mur, mais sa marge de manœuvre est réduite. Comme May, il pourrait être freiné par le Parlement, dans son ensemble. Jeremy Corbin, patron du parti des travaillistes a fait remarquer que Johnson n’avait pas reçu un mandat du peuple britannique et qu’il devrait convoquer de nouvelles élections législatives.
Si les blocages continuent, les urnes seront l’ultime recours. Il appartiendra alors au peuple souverain de confirmer son choix ou de tourner casaque.
Peut-on imaginer les sujets de sa Gracieuse Majesté…filer à l’anglaise ?
Wait and see !