Les 20 premières années du règne du Roi Mohammed VI n’ont pas connu que des avancées notables. Des imperfections restent en effet à déplorer. Dans l’une de leurs rares sorties médiatiques, les deux conseillers du Souverain, Abdellatif Menouni, 75 ans et Omar Azziman, 72 ans sont revenus sur les évolutions politiques, les priorités, les avancées mais également sur les imperfections du Maroc des 20 dernières années.
Dans un entretien à l’AFP, les deux conseillers royaux, travaillant sur des dossiers politiques et sociaux, ont rappelé qu’un certain nombre de choses a été accompli, l’essentiel en matière démocratique a été fait mais qu’il reste à approfondir. Dans ce sens, M. Azziman a fait savoir que « les Marocains peuvent être fiers du parcours accompli mais on n’est pas insensible aux imperfections, aux carences et aux dysfonctionnements. Pour continuer à avancer, nous avons besoin de cohésion sociale, c’est crucial ».
Revenant sur le sujet des priorités, M. Azziman a souligné que « dans une première séquence, la priorité était d’avancer dans le domaine de la démocratie, de construire un état de droit, de consolider les droits humains, de tourner la page du passé, de réussir l’expérience d’une justice transitionnelle ». Cette priorité s’est portée sur les grands chantiers économiques, les grands travaux d’infrastructures -routes, autoroutes, ports, aéroports- et l’économie avec un accent sur l’agriculture, l’industrie, les énergies alternatives à partir de 2004, toujours selon le conseiller du Roi.
S’agissant des priorités actuelles, les deux hommes ont révélé qu’elles portent désormais sur « la réduction des inégalités sociales, spatiales, territoriales, c’est un énorme chantier qui demande un nouveau modèle de développement plus sensible à l’impératif de justice sociale et une nouvelle politique territoriale à laquelle la régionalisation avancée contribuera fortement ».
Comparant le règne du Roi Mohammed VI à celui de son père feu le Roi Hassan II, Omar Azziman qui a travaillé pour les deux hommes, souligne que « la principale différence avec le règne d’Hassan II c’est qu’on est passé à la vitesse supérieure dans les choix stratégiques, l’action de l’État, la conduite des politiques publiques, l’exigence de l’efficacité ». Nous sommes un pays qui depuis l’avènement du roi Mohammed VI s’inscrit à la fois dans la continuité et le changement, a-t-il rappelé.