Après trois semaines de protestations, le parlement arménien s’est réuni pour la deuxième fois en huit jours pour élire le chef du gouvernement.
Le chef de l’opposition, Nikol Pachinian, a été élu Premier ministre de l’Arménie, mardi 8 mai, par le Parlement arménien. Seul candidat en lice, ce député d’opposition et ancien journaliste se présentait devant ses pairs pour la deuxième fois en huit jours, après un premier échec le 1er mai.
Cohabitation avec le Parti républicain au pouvoir
Dans les rues d’Erevan, les partisans de Nikol Pachinian se sont rassemblés pour célébrer sa victoire. Leur candidat a été soutenu cette fois par 59 députés, alors qu’il avait besoin de 53 voix pour être élu.
Lors du précédent vote, le 1er mai, ses adversaires du Parti républicain au pouvoir avaient fait bloc contre lui. Dès le lendemain de son échec, il a assuré avoir assez de voix pour être élu, affirmant que tous les groupes parlementaires ont déclaré qu’ils soutiendraient sa candidature au poste de Premier ministre.
« J’espère que votre travail à la tête du gouvernement permettra de renforcer davantage les relations amicales et d’alliés entre nos deux pays » a déclaré Vladimir Poutine, dont le pays dispose d’une base militaire en Arménie.
Assurer la stabilité dans le pays
Depuis le 13 avril, Nikol Pachinian a mobilisé des dizaines de milliers d’Arméniens pour manifester pacifiquement contre l’ancien président Serge Sarkissian (2008-2018), devenu pour quelques jours premier ministre et acculé à la démission. Son parti républicain d’Arménie, a été accusé de ne pas avoir lutté efficacement contre la pauvreté et la corruption.
À l’appel de M.Pachinian, les manifestants ont notamment bloqué des routes et des chemins de fer, en paralysant à plusieurs reprises la capitale Erevan.
« Notre position n’a pas changé. Nous sommes toujours contre la candidature de Nikol Pachinian, mais le plus important pour nous est d’assurer la stabilité dans le pays » a déclaré peu avant le vote le chef du groupe parlementaire du Parti républicain, Vagram Bagdassarian.
« Les républicains ont donc décidé d’assurer 11 voix à M.Pachinian pour permettre son élection, mais la majorité des députés du parti ont voté contre pour exprimer leur opposition à sa candidature », a-t-il expliqué.
Notant que le chef du gouvernement dispose de pouvoirs élargis en Arménie après une réforme constitutionnelle, alors que le président remplit désormais des fonctions essentiellement honorifiques.