Trump a semé le vent en décidant de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem avec les encouragements de Netanyahu. Ils récoltent, tous les deux, la tempête d’un soulèvement populaire palestinien dont l’ampleur les a certainement surpris.
Pourtant il fallait s’y attendre car la coupe est pleine pour les Palestiniens victimes, quotidiennement des exactions des soldats israéliens dans les territoires occupés.
L’acte d’occupation a toujours été un déni de justice et un acte de violence.
Les territoires occupés sont un anachronisme et un blocage majeur pour de véritables négociations de paix entre Israël et la Palestine. Les faucons israéliens dont Netanyahu multiplient l’érection de colonies pour rendre impossible la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies qui préconisent-qui ont toujours préconisé- la création de deux États.
Puisque le chemin de la paix est devenu une impasse et que les provocations de Trump suscitent colère et indignation légitimes ; nul ne doit s’étonner de la nouvelle révolte qui ensanglante Gaza. Cette enclave qui est, de facto une prison à ciel ouvert, est un casse-tête chinois pour Israël.
C’est pour quoi l’intraitable Sharon avait fini par opter pour un retrait de ses troupes, pur et simple. Cela ne résout pas le problème car la surpopulation du territoire où les populations sont cantonnées est une bombe à retardement. En vérité, elle explose tous les jours avec les tentatives d’infiltration et les répressions qui s’en suivent. C’est un cycle de violence sans fin que beaucoup de pays de la communauté internationale se forcent à ignorer.
Mais quand il y a 59 morts d’un seul coup, les condamnations pleuvent et Netanyahu est obligé de se justifier. Cependant il ne convainc personne en affirmant qu’il s’agit « de la souveraineté d’Israël comme de tout autre État d’assurer sa sécurité ».
Il y a assurément usage abusif de la force et donc dérives et bavures qu’il faut assumer.
Le premier ministre israélien est en difficulté tout comme son ami Trump. Leur situation personnelle, dans chacun de leur pays, les a poussés à choisir la politique du pire pour faire diversion. Ils vont le regretter car la situation qui dégénère est imprévisible.
Aux manifestations vont succéder une grève générale des arabes israéliens et la porte reste ouverte à d’autres actes de révolte et de désespoir.
Trump va-t-il réveiller l’intifada ? C’est très possible mais en a-t-il conscience seulement ?
L’inauguration d’une ambassade à Jérusalem en valait-elle la peine ?
Il est permis d’en douter.