Les menaces et les contre-menaces se suivent depuis l’assassinat du général Qassem Soleimani et Cie. L’Iran a menacé de riposter durement pour venger la mort des officiers iraniens. De son côté, les États-Unis promettent de frapper 52 sites stratégiques iraniens en cas d’attaque, se référant-peut-être- aux 52 otages retenus par les Gardiens de la révolution après l’attaque lancée au début de la révolution islamique en 1979 contre l’ambassade américaine à Téhéran, qualifiée par ces derniers de « Nid d’espionnage ».
De peur de faire les frais d’une guerre par procuration entre l’Iran et les États-Unis et sentant sa souveraineté violée par l’opération américaine, l’Irak prend les devants en adoptant hier une décision réclamant le retrait de toutes les forces étrangères, notamment celles de la coalition internationale en enjoignant le gouvernement irakien d’annuler sa demande d’aide d’assistance militaire à la communauté internationale.
A noter qu’en dépit des menaces brandies par les pro-iraniens, les parlementaires sunnites et kurdes ont boycotté la séance où seuls les députés chiites et leurs alliés étaient présents. En effet, l’Irak, l’Iran, la Syrie, le Liban et le Yémen et un peu le Nigéria font partie de ce que l’Iran appelle « l’Axe de la résistance », jadis commandé par le défunt général Qassem Soleimani, assisté au Moyen-Orient par Abo Mehdi Al-Muhandis, tous deux tués vendredi dernier dans le raid américain aux abords de l’aéroport de Bagdad.
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La riposte que promet l’Iran pourrait venir des pays de l’Axe de la résistance dans lesquels, l’Iran dispose de forces alliées, prêtes à exécuter ses ordres sur un claquement des doigts.
En revanche, les États-Unis d’Amérique disposent de 7 flottes à travers le monde dont chacune est composée de plusieurs milliers d’hommes et une force de frappe redoutable. A l’orée d’une élection présidentielle aux immenses enjeux, Trump ne pourra pas tolérer un affront de la part d’Iran, sans une riposte américaine égale ou supérieure. Le moment que traverse les États-Unis, n’est pas favorable pour encaisser de défaite par le président sortant. C’est pourquoi, il serait risqué pour l’Iran de frapper les intérêts américains d’ici la prochaine présidentielle. D’autant que l’Iran fait face présentement à des difficultés économiques graves du fait des sanctions américaines qui ont fini par agacer les populations iraniennes durement touchées par la crise.
Dans cette situation trouble, l’Iran annonce, unilatéralement, la décision capitale de ne plus respecter ses engagements relatifs à l’enrichissement de l’uranium. Bruxelles a convoqué le ministre iranien des Affaires étrangères, M. Zarif pour étudier avec lui les modalités d’une relance des négociations sur les accords nucléaires avec l’Iran, déjà dénoncés par les États-Unis d’Amérique depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
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La montée de l’escalade menace dangereusement la région du Golfe tout-entière, surtout que la menace iranienne fait cas d’une riposte qui pourrait se passer n’importe où dans la région. Il s’y ajoute que des informations indiquent que le drone américain qui a exécuté l’opération aurait quitté le territoire qatari, pendant que d’autres désignent le Koweït comme point de départ. Quoiqu’il en soit, l’Iran ne ménagerait désormais aucun de ces deux amis, que Téhéran a toujours considérés comme étant les deux pays du Golfe qui lui sont le moins hostiles.
La tension née de l’assassinat de Soleimani et Cie et la décision du Parlement irakien qui s’en suit, font, en définitive, l’affaire de l’État islamique dont les rares rescapés des bombardements de la coalition, étaient pris en tenaille par les 5200 hommes américains, jusque-là restés en Irak.