Le général iranien Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods des Gardiens de la Révolution, a été tué dans un raid aérien américain, à Baghdad.

C’est hier que l’armée américaine a mené un raid meurtrier aux abords de l’aéroport de Baghdad, tuant sur le coup, le redoutable général Qassem Soleimani, commandant de la Brigade “Al-Qods”, branche des Gardiens de la Révolution et 4 autres officiers supérieurs des Gardiens de la Révolution dont Abo Mehdi El Muhandis, un des chefs de “Al-Hashd sha’bi” (mobilisation populaire).

Pour annoncer la nouvelle de la mort du général Soleimani, le Président américain Donald Trump s’est contenté de mettre le drapeau américain dans un twitt, sans autre forme de commentaire.

En Iran, la nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’amertume. C’est le guide de la révolution lui-même Ayatollah Ali Khamenei qui l’a annoncé au peuple dans ces termes : “Hier, l’âme pure et purifiée du combattant Qassem Soleimani s’est envolée vers les cieux dans un voyage de jonction avec les âmes des prophètes et autres martyres…“, a-t-il déclaré. Il a également précisé que “cet acte odieux et barbare ne restera pas impuni. Nous vengerons Soleimani et frapperons l’ennemi américain d’un coup à la mesure de l’affront“, rassure-t-il.

Le Conseil Suprême pour la sécurité nationale iranienne a tenu tôt le matin une réunion d’urgence “pour déterminer la nature, le timing et les lieux de la riposte iranienne“. Après une séance marathon en présence du Guide suprême Ali Khamenei, le Conseil a rendu publique une déclaration où il tient le régime des États-Unis d’Amérique comme responsable des conséquences de l’assassinat abject et criminel du général Qassem Soleimani et les autres officiers martyrs.

Le Conseil “se réserve le droit de déterminer la nature, le moment et les lieux d’une riposte inéluctable à la mesure de la gravité du crime“. Selon le Conseil “les États-Unis viennent de commettre l’erreur stratégique la plus grave, jamais commise dans le continent asiatique“. “Le lâche assassinat de Qassem Soleimani et ses camarades officiers, sera vengé de manière atroce“, prédit le Conseil qui assure que “Le régime américain ne pourra jamais échapper à la vengeance et sera puni sévèrement“, précise-t-il, avant de rappeler que “l’assassinat de plusieurs héros avant Soleimani n’a jamais empêché la révolution islamique de se poursuivre de manière normale“, souligne la déclaration.

Un deuil de trois jours a été proclamé dans l’ensemble du territoire iranien. Le général Soleimani jouissait d’une popularité extraordinaire dans le pays et aurait été pressenti pour occuper le poste de président de la République d’Iran. Grand stratège, le général Soleimani commandait et inspirait pratiquement la politique étrangère iranienne notamment dans son volet d’exportation de la révolution. À l’annonce de sa mort, des manifestations monstres et spontanées ont été notées ce matin dans plusieurs grandes villes de l’Iran.

Hassan Nasrallah, patron du Hezbollah libanais a, lui aussi, condamné l’assassinat du général Soleimani et promis que le Hezbollah vengera le grand combattant disparu.

Le Secrétaire d’État américain Marc Pompéo a déclaré que “la décision du président américain concernant la liquidation de Soleimani est non seulement légitime, mais elle était nécessaire du fait que le général Soleimani planifiait pour une attaque iranienne contre des intérêts américains“, précise-t-il.

La tension est à son paroxysme dans la zone secouée depuis quelques temps par des attaques répétées contre des cibles civiles et militaires. La semaine dernière, des manifestants pro-iraniens avaient attaqué l’ambassade américaine à Baghdad, ce qui n’avait pas manqué de susciter l’amertume des autorités américaines qui avaient pointé du doigt, les dirigeants iraniens qu’elles tenaient pour responsables de “ces actes de provocation“.

La question que tous les observateurs se posent est de savoir, si l’Iran va-t-il opter pour une confrontation directe avec les États-Unis dans la zone du Golfe ou va-t-il adopter une position plus conciliante ?

La pression de la rue ne laissera pas de choix aux autorités iraniennes, obligées d’agir pour contenter et contenir l’amertume et la frustration d’un peuple, rongé par les conséquences dramatiques des sanctions économiques américaines.

En désignant du coup le Commandant Ismaïl Qa’âni, nouveau chef de la brigade “Al-Qods”, en remplacement du général Soleimani, le Guide suprême de la révolution envoie un message selon lequel “La guerre continue” !