La France accueille cette semaine à Villers-Cotterêts, des dizaines de chefs d’État et de gouvernement pour le XIXe sommet de la Francophonie. Ce sommet est une première depuis 33 ans dans le pays siège de l’organisation.
Le 4 octobre, le président Macron accueillera la cinquantaine de chefs d’États, sur les 88 États et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), au château de Villers-Cotterêts où a été inaugurée l’an dernier la Cité internationale de la langue française.
Si le sommet de deux jours aura pour thème “Créer, innover et entreprendre en français”, il sera aussi l’occasion pour les dirigeants réunis à huis clos d’échanger sur des sujets brûlants comme la crise au Proche-Orient et les conflits armés en Afrique.
Une délégation libanaise est attendue à Paris où elle doit rencontrer les dirigeants de l’organisation, alors que le Liban est sous le feu d’intenses bombardements depuis une semaine, sur fonds d’escalade militaire entre Israël d’une part, l’Iran et la milice chiite libanaise du Hezbollah d’autre part.
De nombreux dirigeants africains (Sénégal, Bénin, Tchad, Centrafrique, Rwanda, République démocratique du Congo…) ont également confirmé leur venue.
Le président Emmanuel Macron voit dans la Francophonie “un espace de médiation”, “un espace de dialogue pour régler des différends politiques comme c’est le cas entre la République démocratique du Congo et le Rwanda”.
“On essaiera d’ailleurs d’avancer sur ce sujet”, a affirmé le président de la République dans un entretien au journal l’Union, en référence aux entretiens prévus avec ses homologues rwandais et congolais pour tenter de les convaincre à conclure un accord de paix dans l’est de la RDC.
Trois pays sahéliens, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avec lesquels la France entretient des relations houleuses depuis qu’ils ont connu des coups d’État ces dernières années n’ont pas été invités, contrairement à la Guinée, où une junte est au pouvoir depuis trois ans après un putsch, et dont la suspension à l’OIF a été levée fin septembre.
L’OIF, qui a pour missions de “promouvoir la langue française”, “la paix, la démocratie et les droits de l’Homme”, “appuyer l’éducation” et “développer la coopération économique”, estime le nombre de locuteurs français à 321 millions sur les cinq continents, ce qui en fait la 5e langue la plus parlée au monde.
Du fait de la forte démographie des pays francophones, notamment en Afrique, leur nombre devrait passer à 715 millions d’ici 2050, ce qui impose “un appui significatif à l’enseignement du français”, selon l’organisation.