« la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », affirme fort justement Clausewitz dont le cœur de la théorie, en polémologie,est indépassable.
Comme le démontre la négociation entre Israël et le Hamas qui vient d’aboutir à la libération de 50 otages détenus à Gaza ,en échange de l’élargissement de 150 prisonniers embastillés dans l’Etat hébreu. Accord devant être concrétisé ce jeudi 23 novembre.
Certes les USA qui ont fait pression sur le gouvernement israélien et le Qatar qui a usé de son influence sur le Hamas et du feu vert israélien, ont apporté une contribution décisive ,pour sceller le deal.
Mais ,tout compte fait ,c’est bien la Realpolitik qui s’impose.
La « fermeté absolue » que préconise Netanyahou ne peut être de mise ,parce que le Premier ministre israélien qui joue sa survie politique, n’a pas les moyens de tenir sur cette ligne jusqu’au boutiste.
Après ,plus d’un mois et demi de guerre, son objectif déclaré « d’éradiquer le Hamas »,est loin d’être atteint.
Gaza est certes à moitié détruite et le nombre de palestiniens tués dépassant les 14000 (Israël comptabilisant plus de 1200 morts),mais le Hamas continue de lancer des missiles, moins fréquemment qu’avant,démontrant ,par la même sa capacité de continuer le combat.
L’Accord conclu, comprend aussi une trêve, pause ou « cessez-le feu », que Netanyahou refuse de nommer par « cessation des combats ».
Car la guerre n’est que suspendue ,le temps de 4 jours ,en raison de la libération concomitante de 10 otages et d’un certain nombre de prisonniers.
Si le nombre d’otages libérés augmente, le temps de la pause augmentera aussi.
La confiance entre les belligérants, est minimale, même si, dans le passé, Netanyahou a négocié avec les palestiniens et conclu des accords qui ont été respectés. Comme pour la libération de Gilad Shalit contre 1027 palestiniens, en 2011. Avec le Hamas !
Et Netanyahou était le chef du gouvernement israélien qui a cautionné et accepté le deal.
A l’époque pour tirer un gain politique réel de cette affaire qui avait ému le peuple israélien :Shalit ayant passé 5 ans de captivité et sera libéré à l’âge de 25 ans.
Cette fois ci le contexte est différent ,après le massacre du 7 octobre qui a traumatisé les israéliens, qui réclament la libération des 250 otages ,tout en critiquant les faiblesses choquantes des forces de sécurité et des services israéliens.
Qui ont été pris totalement à défaut.
C’est aussi pour essayer de noyer ce débat que le Premier ministre se cramponne sur sa position inflexible.
Mais ,l’échange en cours, ruine cette posture qui ne convainc plus personne.
Sans doute,
la guerre va reprendre car Israël n’a pas encore réussi à « éradiquer » le Hamas ni même détruire l’essentiel de ses capacités militaires.
Le « fameux poste de commandement du Hamas », qui est ciblé par Tsahal, demeure encore introuvable.
L’utilisation massive des hôpitaux n’est pas encore démontrée ,non plus.
Jusqu’ici, il est encore en débat et Netanyahou se trouve dans une impasse car les victimes collatérales, à Gaza : des femmes et des enfants sont tellement nombreuses que cela retourne l’opinion internationale.
On ne peut décréter une responsabilité collective de l’ensemble des personnes vivant à Gaza ,citoyens étrangers compris.
Parce qu’alors, l’évacuation des personnes âgées et des bébés prématurés n’aurait pas de sens.
Netanyahou est dans une position intenable, mais choisit la fuite en avant pour sauver sa carrière politique.
Cette opération sauvetage a-t-elle une chance de réussir ?
Rien n’est moins sûr !