Le président français a de l’énergie à revendre : multiples déplacements à l’étranger, au Moyen-Orient récemment et organisation à Paris du « One Planet Summit » suivi du « G5 Sahel ». Sans oublier les interventions médiatiques sur la chaine américaine CBS et, auparavant la conférence de presse avec le premier ministre israélien Netanyahou à l’Elysée.

Mais qu’est-ce qui fait courir Macron ? Il est dans le « temps de l’action » dit-il et il a raison. Car un mandat passe vite et il faut construire un bilan. Jusqu’ici Macron s’en tire bien : il réforme en respectant ses engagements de campagne. Tout le contraire de son prédécesseur qui s’est fourvoyé dans ses contradictions et son indécision. Ce qui lui a valu l’échec retentissant qu’il a subi. Macron sait donc ce qu’il ne faut pas faire et aussi l’urgence de faire des résultats.

Sur le plan intérieur tout semble aller dans le bon sens même s’il est encore trop tôt pour porter un jugement objectif. On constate cependant que sa cote de popularité a nettement remonté après une période de dégringolade inquiétante. Il a su donc redressé la barre et son regain d’activité récente n’y est pas pour rien.

Le « One Planet Summit » n’est pas la Cop 21 mais il a tout de même rassemblé environ 60 chefs d’Etat et de gouvernement, des stars comme Leonardo Di Caprio ou encore Arnold Swarzenneger, des hommes d’affaires riches et célèbres comme Bill Gates etc.

Surtout il a abouti à des résultats encourageants : les fonds souverains de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de Norvège, entre autres ont décidé de s’engager dans le domaine des « financements verts ». De grandes entreprises internationales comme Chevron et BP, parmi une centaine vont être sous surveillance des investisseurs de ce point de vue. Il y a aussi des fondations comme celle de Bill Gates qui vont aussi appuyer en mettant de l’argent.

On le voit, la rencontre de Paris a mis en branle une participation plus soutenue du secteur privé et des organisations philanthropiques. C’est une démarche innovante car la lutte contre le réchauffement climatique doit concerner tout le monde et mobiliser, en conséquence toutes les ressources disponibles.

À Paris, Macron a bien mobilisé et a essayé d’incarner un certain leadership européen. Ce mérite doit lui être reconnu ; même si les grands que sont les USA, la Chine, la Russie ou l’Inde rament à contre courant ou trainent des pieds. Pékin s’est engagé mais Moscou et Washington, non. Les Russes n’ont pas ratifié l’accord de la COP 21 et Les Américains ont choisi, avec Trump de se retirer. À l’évidence le combat mené par le président français est à saluer mais il est loin d’être gagné.

Même constat avec le G5 Sahel porté à bout de bras par Macron qui peut se féliciter du frémissement observé avec la décision de l’Arabie Saoudite d’octroyer 100 millions de dollars à l’organisation. Mais on est encore loin du compte. Le problème est que les pays membres sont parmi les plus pauvres de la planète(le Niger étant classé dernier) et que la zone sahélienne est tellement vaste qu’elle est incontrôlable. Les terroristes y sont difficiles à combattre efficacement.

Il s’y ajoute que le parrain Macron est à la tête d’un pays qui n’a pas les moyens d’augmenter encore et encore son aide financière. L’opération Barkhane en cours dans la zone lui coûte très cher. C’est pour quoi Macron essaie de jouer les avocats pour convaincre d’autres partenaires européens de mettre la main à la poche.

La chancelière Angela Merkel qui n’a pas participé au « One Planet Summit » participe au sommet du G5 Sahel. C’est un bon signe pour l’Afrique et pour Macron.