La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par des séries d’expulsions et de sanctions, par les pays occidentaux (UE, USA et Canada), de diplomates et/ou citoyens chinois. En réaction à ces actes hostiles, Pékin a expulsé et/ou interdits d’entrée sur son territoire des personnalités européennes, canadiennes et américaines. C’est un scénario classique entre pays occidentaux et la Russie, et maintenant la Chine.
Cette dernière applique, de manière rigoureuse la Loi du Talion. Elle ne veut montrer aucune faiblesse vis à vis d’un Occident, avec qui elle traite, maintenant d’égale à égal. En vérité, elle a même beaucoup d’avantages sur l’Occident, comme la crise sanitaire du covid, l’a montré, depuis un an qu’elle secoue le monde entier et a mis l’économie mondiale, au moins, un genou à terre. Cette pandémie, originaire de Chine, a curieusement, tourné à l’avantage de celle-ci, si on peut le dire comme cela.
En effet, son économie est celle qui résiste le mieux, la Chine ayant approvisionné le monde entier en masques, gel alcoolique, respirateurs artificiels et autres produits devenus indispensables pour lutter contre la covid. Pourquoi ? Parce que l’Occident a beaucoup délocalisé en Chine, pour presque toutes les « petites et moyennes industries », pour rogner sur les coûts de production et gagner ainsi, encore et toujours ,beaucoup plus d’argent. Mais, il a aussi enrichi beaucoup la Chine et lui a permis de devenir le « fournisseur en tous produits du monde » devenu dangereusement dépendant d’elle.
Les Occidentaux s’en rendent compte maintenant, avec beaucoup d’amertume et de regret ;mais il est un peu tard. Car un géant, voire un « monstre » est né et plus personne ne peut l’arrêter. La « nouvelle guerre froide » en cours le démontre, Pékin répondant du tic au tac et engage l’offensive pour signer un partenariat avec l’Iran pour 25 ans. Un « Axe » prend forme, avec des moyens colossaux et rien ne peut le bloquer, véritablement.
Si on prend en compte une récente déclaration saoudienne qui fixe un objectif de « subvenir aux besoins en pétrole de la Chine pour les décennies à venir » ; on met le doigt sur la complexité de la « nouvelle question chinoise » telle qu’elle se pose à l’Occident. Iran et Arabie Saoudite sont certes engagés dans une lutte hégémonique dans la région du Golfe persique ; mais ont, tous, deux besoin de Pékin. Les Saoudiens ont aussi besoin de Washington ;mais, depuis l’avènement de Joe Biden des couacs sérieux sont notés sur les relations bilatérales, à l’initiative des Américains.
Ryad est ainsi poussé vers la Chine et la Russie, l’autre « puissance » de seconde zone, qui défie toujours l’Occident, sur le plan économique. Et, comme la Chine, sur le plan du respect des droits de l’homme. Le vrai débat, sur fond de « défense des droits de l’homme », se situe au niveau de la lutte pour l’hégémonie mondiale, la Chine talonnant les USA, de manière inquiétante pour l’Occident. Joe Biden n’a pas pris de gant ,dans sa première conférence de presse ,en tant que chef de l’Etat, pour affirmer que « la Chine cherche à devenir numéro un et que cela n’aura pas lieu sous sa mandature ».
Il se positionne donc dans un combat pour garantir le leadership planétaire américain, qui tient toujours, globalement ;mais qui est de plus en plus fragile. Et, qui, si un sursaut exceptionnel, économique, industriel et démocratique n’est pas réalisé, va continuer de s’effriter. Dans l’état actuel des choses, mathématiquement, la Chine est sur une lancée pour rattraper et dépasser l’économie américaine.
En ce qui concerne la puissance militaire réelle, c’est une autre paire de manches, Washington ayant une avance et une capacité de projection largement supérieure. Même si la Chine consacre à ses dépenses militaires des sommes astronomiques.
La conquête spatiale est un autre domaine où chinois et occidentaux ont engagé une compétition féroce, et pour cause. On le voit, cette guéguerre qu’illustrent les expulsions de diplomates et autres sanctions envers des personnalités sera sans vainqueurs. La Chine ne reculera pas car elle a les moyens de sa politique communiste et elle peut dire non à l’Occident qui l’a enrichie, dans une quête effrénée de plus-value. Le capitalisme a pour moteur la recherche maximisée de profits qui est aussi son talon d’Achille. Lénine affirme : « les capitalistes nous vendrons la corde avec laquelle nous les pendrons ».
Le paradoxal, aujourd’hui est que ces mêmes capitalistes sont les champions du « respect des droits de l’homme » et font de la cause des Ouigours ,musulmans ,victimes de la répression chinoise dans la région du Xinjiang, un combat politique d’envergure. Et semblent prêts à perdre gros face à l’ogre chinois ! Mais, en attendant le fin mot de l’histoire, l’évidence est que l’Occident n’a pas les moyens de faire plier Pékin.