Le constat qui s’impose, à l’heure actuelle, est terrible :la pandémie du coronavirus fait des ravages aux USA (plus de 16000 morts déjà), plus de 17000 en Italie, plus de 14000 en Espagne, plus de 12000 en France, plus de 8000 au Royaume Uni, sans oublier l’Iran qui compte plus de 4000 morts, la Chine, plus de 3000 (officiellement) etc.

Il y a déjà plus de 1 500 000 personnes contaminées et bientôt 100 000 morts dans le monde (plus de 96000 au moment où ces lignes sont écrites). C’est terrifiant ! Et le décompte macabre se poursuit sur tous les continents.

A cette hécatombe s’ajoute une crise économique d’une ampleur sans précédent : les USA comptent 16 millions de chômeurs, la France est en récession, l’Italie est à l’agonie, l’Espagne aussi, les pays pétroliers sont dans le désarroi avec la chute des prix du pétrole, entrainée par la guerre Russie/Arabie Saoudite (elle vient de prendre fin) mais les cours ne se redresseront, de manière significative, que lorsque la pandémie sera vaincue et/ou durablement freinée.

Pour la bonne et simple raison que l’économie mondiale est presque à l’arrêt et consomme donc moins de pétrole. Et cela est valable dans tous les secteurs durement touchés aussi par les mesures de confinement et, la suspension des transports aériens, tout cela ayant un impact très négatif sur des pans entiers de l’économie mondiale : tourisme, aéronautique, fret, commandes, créations d’emplois, croissance, revenus etc.

Le coronavirus grippe la machine de la mondialisation et met à nu les faiblesses du système et devrait donc pousser, après la bourrasque, les pays occidentaux notamment, à réévaluer leur dépendance vis à vis de la Chine.

Les européens quant à eux, seront sommés de s’interroger sur la solidarité entre les membres de l’UE, car un véritable « mur » sépare les pays du Nord plus prospères de ceux du Sud, plus fragiles économiquement et beaucoup plus touchés par la pandémie, jusqu’ici.

Les premiers refusent les « coronabonds » qui permettraient une forme de mutualisation des dettes des membres de l’union. Angela Merkel a dit niet et c’est donc niet, car l’Allemagne est la première puissance économique de l’Europe et de l’UE.

Toutefois d’autres formes de solidarité vont certainement être trouvées pour sauver les naufragés économiques du coronavirus de l’UE.

Il faut craindre que cet épisode ne nourrisse les sentiments anti-européens déjà perceptibles dans beaucoup de pays et qui alimentent les courants populistes et xénophobes. Une pandémie peut en cacher une autre, assurément. Ainsi donc, un regard froid jeté sur la situation en évolution n’incite pas à l’optimisme béat, loin de là.

Cependant, il y a tout de même des éléments factuels qui permettent de couver de l’espoir. En effet, la Chine a mis fin au confinement de la zone de Wuhan, berceau de la pandémie qui a retrouvé son visage d’antan : le travail y a repris, les embouteillages, les files d’attente, bref l’activité économique. La Chine, même convalescente, démontre qu’il y a bien un après covid 19 et tous les pays, même ceux, actuellement dans l’œil du cyclone, doivent s’y préparer.

Trump qui joue sa réélection veut aller plus vite que la musique et va mettre en place une task force pour « la réouverture de l’économie » qu’il prévoirait début mai. C’est dire que dès qu’il y aura des chiffres en baisse concernant les morts et/ou les cas de contamination, il n’hésitera pas à faire redémarrer la machine.

Certains experts préconisent d’attendre, au moins deux semaines de baisse continue du nombre de morts, et de nouvelles contaminations. C’est ce que la Chine a fait. Mais Trump a des urgences électorales et il voudrait forcer la marche.

La déclaration du docteur Anthony Fauci, expert mondialement reconnu dans le domaine médical (concernant notamment les maladies infectieuses) qui est un de ses conseillers selon laquelle : « les Américains pourraient envisager de préparer les vacances d’été, si les mesures préconisées de distanciation sociale et de confinement sont appliquées rigoureusement » est comme une musique douce aux oreilles du président.

Il y a aussi la pression de ses conseillers économiques et certainement de certains milieux d’affaires, qui poussent à la roue pour mettre fin au confinement. Et ramener les travailleurs dans les usines, les bureaux, les aéroports etc. Pour un retour à la normale crucial pour sa réélection.

Car, pour le moment Trump voit rouge : les sondages favorisent son challenger Joe Biden considéré comme mieux à même de gérer la pandémie et qui aurait le meilleur leadership pour sortir le pays de la situation économique désastreuse qu’il vit.

Les résultats économiques exceptionnels (chômage au plus bas, indices boursiers au plus haut, dont se prévalait Trump ont disparu, emporté par le coronavirus. Le patron de la Maison Blanche est dans la situation d’urgence de pousser au redécollage économique de l’ensemble du pays.

Le problème est que cela ne dépend pas de sa seule volonté :il faut que la pandémie soit contenue et que les gouverneurs des Etats acceptent de laisser rouvrir les commerces, les écoles, les usines etc. Ce sont eux qui ont la main et qui vont décider, le moment venu. Les républicains vont lui faciliter la tâche et les démocrates vont se hâter lentement.

Même si, tout le monde a intérêt à ce que la machine économique se remette à fonctionner pour briser le cercle infernal de la pandémie doublée d’une crise économique et sociale catastrophique. L’Amérique est à un moment critique de son histoire ; mais elle a les moyens de relever le défi.

En suivant les recommandations des docteurs : respect des règles d’hygiène, distanciation sociale et confinement. En attendant de trouver un médicament réellement efficace et prouvé comme tel. Son sort est lié à celui du reste du monde. La mondialisation ne permet pas une démarche égoïste dans un tel domaine. Le salut sera collectif ou ne sera pas.

A la question léniniste : « que faire ? » Il n’y a donc qu’une seule réponse pertinente : Agir ensemble pour vaincre le coronavirus.