Trois élections législatives et plusieurs tentatives infructueuses de former une équipe gouvernementale après, les chefs des partis Likoud et Bleu-Blanc ont scellé enfin un accord pour former un gouvernement « d’urgence et d’union ».
Benny Gantz ayant échoué dans sa tentative de mise sur pied d’une coalition gouvernementale, a donc capitulé et accepté ce qu’il avait toujours refusé, à savoir faire la paire avec Netanyahou.
Ce dernier va rester à son poste de Premier ministre et éloigner, encore pour un temps indéfini, son face à face avec la justice. Il est, assurément le grand gagnant de l’opération, même si, les 16 mois de crise, vont laisser des traces dans la société israélienne plus divisée que jamais.
L’union sacrée réalisée n’est pas sincère ; elle est le fruit d’un calcul politicien qui ne trompe personne. Le réalisme qui a prévalu est celui de deux « pouvoiristes » qui se sont mis d’accord pour procéder à un partage pour sauver leurs propres intérêts.
Les israéliens dont la situation sécuritaire est d’une rare complexité, dans une région où couvent bien des menaces -pour tout le monde- ne devraient pas se sentir rassurés par ce « deal » politicien. On n’est loin du leadership d’une Golda Meir, ou Isaak Shamir, des personnalités politiques de grande stature.
Que faut-il attendre de cette nouvelle équipe concernant, par exemple, les négociations de paix avec les Palestiniens qui sont au point mort depuis des années du fait du manque de volonté politique et du sens des responsabilités de Netanyahou ? Pas grand chose !
Les idées extrémistes du Likoud vont s’imposer et empêcher tout dialogue constructif. Car, comment accepter les constructions de nouvelles colonies juives non seulement dans les territoires occupés, mais aussi à Jerusalem Est ?
Le soutien inconditionnel de Trump à Netanyahou a encouragé celui-ci à des surenchères qui sont des déclarations bellicistes. L’impasse politique va donc perdurer et Gantz sera un simple faire-valoir. Quant au respect par Netanyahou de la clause de « rotation » au poste de Premier ministre, il faut attendre de le voir pour y croire.
Netanyahou est attendu fermement par la justice et son procès pour corruption et détournement de deniers publics aura lieu tôt ou tard. Il vient de réussir un coup qui lui permet de gagner du temps.