Al khaleejonline.net est formel : “Le prince héritier d’Abu Dhabi est fortement préoccupé par l’affaire Jamal Khashoggi. Il a échangé longuement au téléphone avec son frère et ami Mohammed Bin Salman, prince héritier d’Arabie Saoudite sur la question. L’ajournement de sa visite officielle à Paris a une relation directe avec la crise que traverse l’Arabie Saoudite”, confirme le journal en ligne.
Al khaleejonline.net qui rapporte des propos tenus des milieux diplomatiques occidentaux, atteste que les deux princes héritiers d’Arabie Saoudite et d’Abu Dhabi Mohammed Bin Salman et Mohammed Bin Zayed se sont longuement entretenus sur l’affaire Khashoggi en vue de dénouer la crise.
La même source renseigne que le Prince héritier Saoudien MBS aurait échangé également avec son ami, conseiller spécial du président américain, Jared Kushner, qui pourrait transmettre le messager à son patron et beau-père, Donald Trump. De même qu’il se serait entretenu avec le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo et l’incontournable Conseiller pour la Sécurité nationale Jonh Bolton.
D’autres sources bien informées évoquent la possible médiation d’un influent chef d’État de l’Afrique de l’Ouest, qui aurait entretenu des relations très correctes avec le président turc Recep Tayyib Erdogan. Ce président africain pourrait jouer un rôle de facilitateur entre Riyadh et Ankara, pour que les opérations de fouilles du Consulat d’Arabie Saoudite, qui ont déjà débutés, soient diligentées et menées à bon terme. En effet, un pays comme l’Iran et le Qatar joueraient un rôle très négatif dans cette affaire, en essayant de jeter de l’huile au feu.
À supposer que Khashoggi serait tué, rien ne dit encore que ce serait sur ordre venu des Autorités d’Arabie Saoudite. Des groupes ou des individus zélés ou incontrôlés pourraient en être les auteurs. De nos jours, plusieurs pistes restent ouvertes, y compris celles qui pourraient mener vers des dirigeants saoudiens de haut niveau. Des noms sont déjà cités dans cette affaire appartenant notamment aux milieux du Consulat saoudien d’Istanbul.
Il est également rapporté que l’ambassadeur d’Arabie Saoudite aux États-Unis, Son Altesse Khaled Bin Salman, frère de MBS est rappelé à Riyadh sur instruction du Prince héritier. C’est que la gestion du dossier requiert des consultations à des niveaux élargis.
Pourtant, le Prince héritier Mohammed Bin Salman a ouvertement abordé la question vendredi dernier avec l’agence Bloomberg, affirmant sans ambages que ” Khashoggi avait effectivement quitté le Consulat “, “mais dans quelles conditions ?“, se demandent certains commentateurs.
Le Prince héritier a reconnu que “l’Arabie Saoudite garde en arrestation, durant ces trois dernières années, quelque 1500 individus dans le cadre d’une campagne de sécurisation du pays, mais aucun d’entre eux n’a été tué“, dixit MBS.
Lorsqu’on lui a demandé, si le Royaume saoudien reprochait quelque chose à Jamal Khashoggi, Mohammed Bin Salman a martelé “ Notre priorité à l’heure où nous sommes est de retrouver Jamal Khashoggi et non de savoir ce qu’on lui reproche “.
C’est que l’affaire Khashoggi survient dans un contexte assez difficile au Moyen-Orient notamment au plan géostratégique. Il y a présentement des camps qui s’affrontent pour imposer, chacun, son leadership. D’un Côté, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et leurs alliés. De l’autre, L’Iran, le Qatar et leurs alliés. En troisième position, la Turquie se met à l’affût et tente de tirer profit des contradictions entre les uns et les autres. C’est cela qui pousse l’Iran et son acolyte qatari à vouloir tout faire pour envenimer la situation qui découle de l’affaire Khashoggi.