Les Emirats arabes unis ont signé lundi un accord de 1,9 milliard de dollars avec une société minière d’Etat en République démocratique du Congo, pour développer au moins quatre mines dans l’Est troublé de ce pays d’Afrique centrale, a indiqué la présidence congolaise.
Le bureau du président Félix Tshisekedi a annoncé lundi soir dans un communiqué qu’une délégation du gouvernement des Emirats avait conclu à Kinshasa un partenariat d’une valeur de 1,9 milliard de dollars avec la Société aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima). L’accord prévoit la mise en place de “plus de quatre mines industrielles” dans les provinces du Sud-Kivu et du Maniema, selon le texte.
L’entreprise parapublique Sakima possède des concessions minières contenant de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or. La présidence n’a pas précisé quels minéraux étaient concernés par l’accord. Celui-ci intervient après la signature par la RDC d’un contrat de 25 ans avec la société émiratie Primera Group pour l’exportation de certains minerais extraits artisanalement dans le Sud-Kivu.
Aux termes de ce contrat, Primera Group détient une participation majoritaire dans deux co-entreprises, Primera Gold pour l’or et Primera Metals pour les “3T” (étain, tungstène et tantale), qui bénéficient de taux d’exportation préférentiels.
La RDC présente notamment cette initiative comme un moyen de lutter contre le trafic de minerais au profit de groupes armés et rebelles, nombreux dans l’Est de la RDC. Kinshasa accuse en particulier le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 et de piller les richesses minières de la région ; ce que nie Kigali. Primera Gold a commencé ses opérations en janvier dans le Sud Kivu et, en mai, avait expédié une tonne d’or certifié, selon le ministère congolais des Finances.
Un rapport publié en juin par des experts des Nations unies a toutefois émis des doutes sur la légalité de mines artisanales approvisionnant Primera Gold. Ce rapport estimait très possible, du fait de mécanismes de traçabilité défaillants, que la chaîne d’approvisionnement soit polluée par du minerai provenant de sites contrôlés par des groupes armés.