Le président américain, Donald Trump, est en train de gagner ses galons de « faiseur de paix », en posant des actes importants qui balisent le chemin pour favoriser une solution réaliste au conflit sanglant qui oppose la Russie à l’Ukraine depuis plus de trois ans.

Il est vrai qu’au début, il a pensé pouvoir résoudre le problème très rapidement, mais il s’est heurté à des réactions multiples et irréalistes, notamment de l’Ukraine, poussée par les Occidentaux à la surenchère.
L’épisode houleux de la rencontre avec Zélenski, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, en fut l’illustration caricaturale.
Le président ukrainien a cherché à tenir tête à Trump, qui l’a renvoyé rudement dans les cordes.
L’agacement du président américain pouvait parfaitement se comprendre, car l’Ukraine n’est pas en position de force pour poser des conditions maximalistes.
Doit-elle, pour autant, courber l’échine et s’aplatir ? Non !
Mais elle doit tenir compte de la nouvelle donne à Washington, avec Trump qui ne veut pas continuer la politique de Biden, lequel « arrosait » Kiev de milliards de dollars.

Cette politique a montré ses limites, avant même de sombrer dans l’impasse d’un robinet financier grand ouvert, heurté aux réalités politico-financières des États-Unis, en campagne d’abord puis dans le contexte d’un changement de régime, avec un nouveau président qui s’était engagé à mettre fin à la guerre, notamment celle entre la Russie et l’Ukraine.

Dans ce cas précis, Trump est resté fidèle à ses engagements, avec des réussites en Afrique (accord signé entre le Rwanda et la RD Congo), en Asie (Arménie/Azerbaïdjan, Inde/Pakistan, Iran/Israël).
Même si les succès sont fragiles et mis en clair-obscur, si l’on peut dire, par les offensives douanières tous azimuts lancées par Trump presque partout dans le monde.

L’homme de paix n’éclipse pas le guerrier commercial, qui bande les muscles pour mieux conclure des transactions favorables à son pays.
Sur ce chapitre, au bout du compte, il est vainqueur, mais les consommateurs américains vont aussi mettre la main à la poche.

Y aura-t-il un effet boomerang politique ? Wait and see !

En ce qui concerne la guerre Russie/Ukraine, une étape décisive semble franchie : Poutine a compris qu’il doit négocier pour profiter des possibilités offertes par Trump, qui lui permettent de sortir d’une situation difficile, malgré les victoires sur le terrain qui renforcent sa position.
En effet, Moscou a beaucoup perdu dans ce conflit, notamment sur le plan des ouvertures économiques et, surtout, en nombre de soldats tués.
Tout comme l’Ukraine, qui est aujourd’hui en très grande difficulté sur tous les plans.
Car les Occidentaux parlent beaucoup, jouent les « durs » et brillent par leur incapacité à fournir à l’Ukraine les armes très chères (missiles Patriot, chars, équipements divers).
D’abord, ils n’ont pas les industries adaptées pour les produire, et celles qu’ils ont sont en rupture de stocks.
Ils en arrivent à donner des armements américains déjà achetés ou à en commander pour Kiev.
Ce n’est pas une approche viable, durable et efficace.

Leur entêtement à jouer les maximalistes et à pousser l’Ukraine à la surenchère témoigne d’un jeu politique absurde, qui ignore que « la guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz).
L’Ukraine ne peut pas battre la Russie, c’est une évidence.

Trump offre aux Européens une paix des braves, respectable.
L’Ukraine fera des concessions, la Russie aussi, et le plus important sera constitué par les garanties de sécurité offertes par Trump.
L’essentiel est de sécuriser les frontières pour éviter tout autre conflit de prédation.
Trump propose des garanties équivalentes à celles qui protègent les pays membres de l’OTAN.
Personne ne peut faire mieux.

Si les Occidentaux veulent la paix, ils doivent soutenir les efforts de Trump.
Ce dernier est sincère et prouve qu’il est un homme de bonne volonté.
Qu’il cherche à obtenir le prix Nobel ? Et alors !

Les discussions engagées avec Poutine et Zélenski sont une chance réelle à saisir de la part d’un faiseur de paix certes atypique, mais qui a les moyens de sa politique.