Par-delà les spéculations et les analyses partisanes, les faits et le simple bon sens amènent à faire les constats suivants :

  • Si Israël peut atteindre le territoire iranien et infliger des pertes importantes à la population iranienne, y compris parmi des personnalités de premier plan ;
  • L’Iran, aussi, peut causer des dégâts sanglants au cœur de Tel-Aviv et l’a prouvé, en réaction à l’attaque massive israélienne, avec 200 avions de guerre.

Une autre évidence est que ni Israël, ni l’Iran ne peuvent gagner cette guerre, à distance, à coups de raids aériens, de lancements de missiles balistiques et de drones.
À moyen terme, les ressources en munitions et logistiques, en général, vont manquer aux deux États.
C’est pourquoi Israël n’a pas d’autre choix que d’essayer d’impliquer les USA, qui ont déclaré, par l’intermédiaire de leur Secrétaire d’État, Marco Rubio, que l’attaque israélienne relevait d’une « décision unilatérale » du gouvernement israélien.
Mais les médias internationaux, y compris américains, ont soutenu que Washington « a aidé pour intercepter certains missiles et drones lancés par Téhéran ».

Pour le moment, un engagement américain ouvert n’est ni déclaré, ni envisagé, le président Trump continuant à appeler à la continuation du dialogue, avec le rendez-vous prévu demain (dimanche 15 juin) à Oman.
Aura-t-il lieu ?

Dans la journée d’aujourd’hui, une réponse claire sera apportée à cette question.
Si Téhéran envoie une délégation sur place, cela pourrait changer la face du conflit, si l’on peut dire.

Les USA auraient un levier diplomatique pour retenir la main de Netanyahou, et aussi celle du régime iranien, pour donner une nouvelle chance à un accord de paix garanti par Washington.

C’est bien cette voie des retrouvailles à la table des négociations qui est celle de la lucidité et de la responsabilité, pour éviter le pire, à savoir une guerre prolongée qui déstabiliserait tout le Moyen-Orient et au-delà.
Qui aurait un impact négatif sur l’économie mondiale, si jamais le détroit d’Ormuz était bloqué et/ou si tout le Golfe devenait une zone de passage à très haut risque.
Personne n’y a intérêt, et les Nations unies ont donc un rôle essentiel à jouer pour favoriser la désescalade.

Maintenant que les deux États peuvent accepter un cessez-le-feu sans « rougir »,
les USA ont encore la main pour continuer leurs efforts de médiation, qui avaient bien avancé, même si la question de l’enrichissement de l’uranium demeurait un point de blocage.

Les salves sanglantes qui viennent d’être échangées ont permis aux uns et aux autres de se jauger et de comprendre qu’une victoire par K.-O. est impossible.
Une destruction totale du programme nucléaire iranien par Israël (avec ses seules forces) est un pont trop loin.
La seule possibilité serait une entrée en guerre des USA, qui n’ont pas intérêt à franchir un tel pas.

Il est temps de freiner les bellicistes de tous bords et de dessiller les yeux de Netanyahou, qui cherche, à travers la multiplication des fronts (Syrie, Liban, Gaza, Yémen et Iran), à retarder l’échéance d’une tenue inéluctable des élections israéliennes,
qui mettront en exergue l’échec retentissant de ses services lors de l’assaut meurtrier du Hamas le 7 octobre 2023.

Rien ne pourra effacer de la mémoire des Israéliens ce jour funeste et condamnable (comme le sont les bombardements sur les civils gazouis, qui ne sont coupables de rien).
Les attaques tous azimuts ne peuvent être une échappatoire.

Le programme nucléaire iranien est un danger pour Israël, mais pas immédiat, car la quasi-totalité des experts conviennent que Téhéran devait encore atteindre un taux d’enrichissement de l’uranium à 80 voire 90 pour cent pour pouvoir fabriquer une bombe atomique.
À 60 pour cent, les Iraniens étaient encore loin du compte.

Les médias internationaux doivent rester objectifs et refuser toute manipulation :
c’est le prix de la liberté et de l’objectivité.