Après les assassinats ciblés de leaders du Hamas, les massacres par bombardement des lieux d’habitation des civils, des écoles et des hôpitaux, le gouvernement Netanyahou avait osé utiliser la famine comme arme de destruction massive contre les populations de Gaza.
Mais, comme le faisait remarquer Machiavel, l’excès de cruauté finit par révolter le peuple.
Dans le cas de Gaza, les images en boucle d’enfants squelettiques, sevrés de nourriture, ont suscité un sursaut planétaire de révolte et de dénonciation d’un régime qui avait outrepassé toutes les limites de la décence et même des « lois de la guerre ».
Un régime qui devrait être le dernier au monde à piétiner cette ligne rouge, car les images terrifiantes des camps de concentration nazis (où ont péri 6 millions de Juifs) continuent de hanter l’humanité tout entière.
Même le président Trump, qui soutient Netanyahou, a reconnu que le constat de la famine à Gaza est incontestable.
Face à l’évidence révoltante, Netanyahou a été obligé d’autoriser les pays qui en ont les moyens à mobiliser avions et camions pour apporter une aide en nourriture d’urgence aux populations enfermées dans un mouroir.
Effectivement, après avoir été une prison à ciel ouvert, un lieu de destruction massive, un champ de ruines, Gaza est devenu un terrain d’exécution, par la famine, de condamnés à mort, coupables de vouloir rester chez eux. Contre vents et marées !
En fait, la résilience des Palestiniens a fait échec au projet criminel de Netanyahou de les pousser, par tous les moyens, à quitter Gaza.
Netanyahou a franchi toutes les barrières du respect de la dignité humaine et se retrouve non seulement dans un fiasco politique et militaire à Gaza : le Hamas n’est pas éradiqué et les otages sont toujours entre ses mains.
Comble de l’échec politique : de nombreux pays occidentaux, qui hésitaient jusqu’à maintenant, ont annoncé qu’ils allaient reconnaître l’État palestinien.
Après la France, le Canada s’est engagé, et la Grande-Bretagne a lancé un ultimatum à Netanyahou, en menaçant de reconnaître l’État palestinien si Israël ne « changeait pas ».
Que Netanyahou, dont la majorité à la Knesset s’est réduite comme une peau de chagrin, puisse changer de politique, c’est impossible.
En outre, sa volonté profonde est de coloniser Gaza et la Cisjordanie, et d’expulser les populations palestiniennes de ces territoires, qui leur appartiennent depuis des millénaires.
Netanyahou n’est ni réaliste ni pragmatique. Il est dogmatique et pense pouvoir tout se permettre avec l’appui de Trump.
Il n’a rien compris, car le président américain a une opinion publique qui exige le respect des droits de l’homme partout dans le monde, ainsi que la liberté d’expression et de choix politique.
Sur cette question fondamentale, la majorité des Américains a une opinion tranchée, que personne ne peut fouler au pied sans conséquence.
Gaza est devenu un immense piège où Netanyahou continue de s’embourber.
Affamer des êtres humains jusqu’à la mort : voilà une idée criminelle que rejette la conscience humaine.
Netanyahou est en train de l’apprendre à ses dépens.