Ah, quel spectacle affligeant que celui offert par Mamadou Habib Diop, ce prétendu directeur général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), qui ose déverser son venin sur les ondes de la RTS, comme un charlatan vendant des remèdes miracles à une foule crédule ! Dans son apparition récente à l’émission « Nay Leer », ce monsieur a osé affirmer, avec l’assurance d’un aveugle décrivant un arc-en-ciel, que le Sénégal achète son propre pétrole de Sangomar au prix du marché international, comme si c’était une malédiction infligée par l’ancien régime.

« Beaucoup pensent que la SAR achète le pétrole exploité à Sangomar à un prix préférentiel, moins cher. Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’ancien régime n’a pas négocié cela », geint-il, transformant une évidence économique en complot machiavélique. Soit cet homme est d’une ignorance crasse, un béotien égaré dans les arcanes du marché pétrolier, et il mérite d’être éjecté de son poste ; soit il s’inscrit dans une basse manœuvre médiatique, une entreprise de dénigrement systématique contre l’ancien Président Macky Sall, qui a su hisser le Sénégal sur la scène énergétique africaine avec détermination et succès. Dans les deux cas, c’est une honte nationale, un crachat au visage de l’intelligence collective.

Commençons par disséquer cette absurdité, car il semble que M. Diop ait confondu le pétrole avec un vulgaire troc de marché local, où l’on marchande des arachides contre des oignons. Les prix du pétrole brut, cher ignorant, ne se fixent pas au gré des caprices d’un président ou d’un directeur général incompétent, mais selon des règles impitoyables dictées par les places boursières mondiales. Imaginez : trois indices principaux, ces titans impitoyables qui règnent sur le chaos liquide du marché, déterminent le sort de nations entières. D’abord, le Brent Crude, originaire de la Mer du Nord, ce benchmark qui sert de référence pour deux tiers du pétrole mondial, y compris celui extrait des côtes africaines comme notre cher Sangomar. C’est lui qui fixe le prix pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, un prix coté en dollars par baril, oscillant selon l’offre et la demande, des tensions géopolitiques, des stocks stratégiques accumulés par les puissances voraces, des décisions de l’OPEP qui serrent ou relâchent le robinet, et bien sûr, de la spéculation financière, ces contrats à terme qui transforment le brut en casino planétaire. Ensuite, le WTI, ce West Texas Intermediate, référence pour le marché yankee, prisé pour raffiner l’essence qui nourrit les monstres mécaniques des États-Unis. Et enfin, le Dubai/Oman, ce brut moyen-oriental plus lourd, aigre comme le fiel de M. Diop, qui dicte les lois pour les exportations vers l’Asie affamée. Ces indices, interconnectés, influencent tout : une tempête en Golfe du Mexique fait grimper le WTI, une sanction contre l’Iran gonfle le Brent, et voilà notre pétrole sénégalais, extrait avec sueur et espoir, aligné sur ces caprices globaux. Croire qu’un pays producteur pourrait négocier un « prix préférentiel » pour son propre usage interne relève de la fable enfantine, ou pire, d’une manipulation grossière pour semer le doute chez les Sénégalais las d’attendre des retombées tangibles.

Mais attendez, le comble de l’ironie ! M. Diop ose insinuer que l’ancien régime, sous la houlette du sage Macky Sall, a failli dans les négociations. Quelle calomnie grotesque, quel mensonge éhonté craché par un opportuniste qui, sans doute, préfère lécher les bottes du pouvoir actuel plutôt que d’admettre la vérité ! Les contrats pétroliers de Sangomar, signés avec Woodside et d’autres partenaires, ont été négociés avec une finesse diplomatique exemplaire, et laissent au Sénégal une part bien supérieure à la moyenne africaine où tant de nations se font plumer par les multinationales rapaces. Grâce à Macky Sall, l’État bénéficie d’un partage de production favorable : royalties substantielles, fiscalité pétrolière rigoureuse, et une participation directe via Petrosen qui oscille autour de 15 % dans l’exploitation. Comparez avec le Nigeria ou l’Angola, enlisés dans des contrats léonins qui laissent les miettes au peuple.

Et voilà que ce pantin de Diop invite les Sénégalais à la « patience » pour la SAR 2.0, cette chimère promise qui, paraît-il, fera baisser les prix à la pompe. Quelle farce ! Comme si des coûts de raffinage diminués pouvaient miraculeusement contrecarrer les lois du marché qu’il ignore si superbement.

Ce que cet illuminé de Diop omet lâchement de confesser, c’est que le Sénégal dispose bel et bien d’options pour gonfler sa participation dans les champs pétroliers de Sangomar, passant d’un modeste 10 % initial à un robuste 18 % via Petrosen en 2020, une manœuvre astucieuse négociée par Macky Sall.  Mais voilà, pour pousser plus loin cette ascension – jusqu’à 30 % comme le permet désormais le code pétrolier révisé, il faudrait que l’État sénégalais soit capable de lever des fonds sans se noyer dans les abysses de l’endettement. Hélas, sous cette clique d’amateurs au pouvoir, qui ont orchestré un suicide financier spectaculaire avec les agences de notation comme S&P qui ont sabré la cote souveraine à un misérable B- en juillet 2025, avec une perspective négative. Et ne parlons pas du refroidissement diplomatique avec les Émirats Arabes Unis, ces mécènes potentiels qui, autrefois bienveillant avec le Sénégal se détournent aujourd’hui de ce régime chaotique, préférant sans doute financer des nations plus stables plutôt que ce cirque diplomatique où l’on dilapide l’héritage d’un leader visionnaire en geignant sur des « négociations ratées».

En somme, les divagations de Diop ne sont qu’un symptôme d’une gangrène plus profonde : une attaque vicieuse contre l’héritage de Macky Sall, lui qui a su élever le Sénégal au rang de producteur respectable. Que ce directeur général retourne à ses illusions, ou mieux, qu’il soit balayé comme une feuille morte dans le vent sahélien. Les Sénégalais méritent mieux que ces mensonges empoisonnés ; ils méritent la vérité, trempée dans l’admiration pour un passé glorieux et le mépris pour un présent pitoyable.

Par Samba Eric Sene, Consultant International.