
Les électeurs bissau-guinéens se rendront aux urnes dimanche pour choisir leur prochain président, dans un scrutin placé sous le signe de l’attente d’une nouvelle étape politique et institutionnelle. Dans ce pays marqué par une histoire politique mouvementée, le vote suscite l’espoir d’un avenir plus stable pour l’ensemble de la population.
Près de 860 000 électeurs sont appelés à départager douze candidats, parmi lesquels l’actuel chef de l’État, Umaro Sissoco Embaló, donné favori pour un second mandat. La Guinée-Bissau, qui a connu depuis son indépendance plusieurs transitions politiques rapides, aspire aujourd’hui à consolider ses institutions et à renforcer la continuité de l’action publique.
Les attentes des citoyens portent principalement sur l’amélioration des services essentiels – santé, éducation, infrastructures – ainsi que sur la création d’emplois et l’approfondissement des réformes économiques et sociales. Les électeurs souhaitent également un climat politique apaisé et davantage de stabilité institutionnelle.
Un scrutin marqué par des candidatures multiples
Face au président Embaló se présentent notamment l’ancien chef de l’État José Mário Vaz (2014-2020) et l’opposant Fernando Dias. En 2019, la présidentielle avait donné lieu à une contestation prolongée entre Umaro Sissoco Embaló et son adversaire Domingos Simões Pereira, dont les recours avaient été rejetés avant la reconnaissance officielle du président élu par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La candidature de M. Simões Pereira pour l’élection de 2025 n’a pas été retenue : la Cour suprême a jugé que son dossier avait été déposé hors délai. Pour les élections législatives organisées le même jour, la coalition autour du PAIGC n’a pas été admise pour les mêmes raisons. Le Parlement, qui comptait 102 députés, avait été dissous en décembre 2023.
Une campagne électorale calme
Selon les observateurs, la campagne se déroule dans une atmosphère sereine, les candidats se déplaçant à travers le pays pour présenter leurs programmes. Plusieurs acteurs locaux et organisations suivent le déroulement du processus électoral et les préparatifs du vote.
Certains analystes estiment qu’un climat apaisé contribuera au bon déroulement du scrutin et de la période post-électorale, même si des interrogations subsistent sur la suite du processus. « En Guinée-Bissau, les difficultés apparaissent parfois après les élections », rappelle Lucia Bird, spécialiste des dynamiques politiques en Afrique de l’Ouest.
Un président sortant confiant
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Umaro Sissoco Embaló affirme avoir déjoué plusieurs tentatives de déstabilisation. Fin octobre, à la veille de la campagne, l’armée a annoncé avoir mis en échec une « tentative de subversion » et procédé à plusieurs arrestations.
Pour Lucia Bird, le président sortant se trouve « en position de force » en vue d’un second mandat, notamment en raison d’une campagne menée de manière continue. Elle souligne que certaines formations de l’opposition ont dû composer avec des moyens plus limités.
L’élection présidentielle de dimanche constitue ainsi une étape importante pour la Guinée-Bissau, dont la population espère un renforcement durable des institutions et des perspectives économiques et sociales. Les résultats et la période qui suivra seront déterminants pour confirmer ou non cette dynamique attendue.














