Le ministre algérien de l’énergie Mustapha Guitouni, refuse toute augmentation de la production de brut.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, soit 24 pays qui représentent plus de 50% de la production mondiale, se réuniront vendredi et samedi à Vienne pour discuter de l’avenir de leur accord de 2016 qui vise à limiter leur production dans l’objectif de redresser les prix du brut.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses pays alliés auront des difficultés pour augmenter la production pétrolière. Le cartel doit essuyer le refus de certains pays comme l’Iran, l’Irak et le Venezuela, mais aussi l’Algérie qui s’opposent ouvertement contre cette démarche.

« Certains pays, dont l’Algérie, l’Iran, l’Irak et le Venezuela, ont déclaré qu’ils étaient toujours opposés à une augmentation de la production », a déclaré une source qui a participé lundi dernier à la réunion de la commission économique de l’OPEP. Pour ces pays, il faut éviter la situation de crise que connaît le secteur pétrolier depuis 2014.

Ils craignent ainsi une possibilité de baisse des cours du pétrole qui s’est fait d’ailleurs déjà ressentir il y a quelques jours. Les quotas de production avaient été fixés en début d’année 2017 par l’OPEP et ses alliés. Il s’agissait de réduire la production de pétrole dans le but de soutenir les cours du pétrole, en chute libre depuis 2014.

Théoriquement, jusqu’à la fin de l’année en cours, l’OPEP et ses onze pays partenaires du cartel devraient respecter des quotas spécifiques afin de faire remonter les prix dans un contexte d’offre surabondante. Des quotas de production que la Russie et l’Arabie Saoudite veulent faire sauter pour pouvoir augmenter leur production.

Cette position de l’Algérie, de l’Iran, de l’Irak ou encore du Venezuela se situe aux antipodes de la position de la Russie, de l’Arabie Saoudite et même de l’OPEP.
Au-delà de la pression que subissent les deux pays membres influents du groupe OPEP et non-OPEP, de la part des États-Unis d’Amérique et de la Chine, grands consommateurs de l’or noir, qui voudraient une augmentation de la production, il y a aussi le contexte actuel à prendre en compte.

« Si l’OPEP et ses alliés continuaient à produire au même niveau actuel, le marché risquait d’être déficitaire pour les six prochains mois », a estimé une source à la réunion du lundi dernier.

« La demande mondiale de pétrole devrait rester forte durant la seconde moitié de 2018, suggérant que le marché pourrait absorber une production supplémentaire du groupe », a ajouté la source.

Mais en attendant de voir ce qui sortira de la réunion de ce vendredi en Autriche, Moscou et Riyad se veulent rassurantes quant à leur vitesse d’exécution.

« Comme nous l’avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année », avait indiqué le ministre saoudien de l’Exergie, Khaled al-Faleh, lors du forum économique tenu à Saint-Pétersbourg.