La Zone de libre-échange continentale (ZLEC) est entrée en vigueur jeudi, avec pour but d’augmenter le commerce intra-africain de 60% d’ici 2022. Il s’agit d’un projet phare de l’Union africaine en vue de l’émancipation économique du continent.
La « phase opérationnelle » doit toutefois être lancée le 7 juillet lors d’un sommet de l’UA à Niamey, après finalisation d’instruments clés tels que les mécanismes d’arbitrage, la définition des règles d’origine des marchandises ou encore des mécanismes en vue de l’« élimination » d’obstacles tels que la corruption ou les mauvaises infrastructures.
L’UA estime que la mise en œuvre de la ZLEC permettra d’augmenter de près de 60% d’ici à 2022 le niveau de commerce intra-africain. Actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent. Si les 55 pays membres de l’UA signent le document, la ZLEC ouvrira l’accès à un marché de 1,2 milliard de personnes, pour un PIB cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars.
52 membres de l’UA sur 55 ont signé l’accord portant création de la ZLEC depuis mars 2018, avec l’exception notable de la première économie du continent, le Nigeria. Mais pour entrer en vigueur, il fallait que 22 membres ratifient la ZLEC et le notifient officiellement à l’organisation continentale, rappelle l’AFP. Ce seuil a été atteint le 29 avril, ouvrant la voie à une entrée en vigueur 30 jours plus tard, comme prévu dans les statuts de la ZLEC.
Depuis le 29 avril, le Burkina Faso et le Zimbabwe ont déposé leurs instruments de ratification, portant le nombre de pays inclus dans la ZLEC à 24, avec des poids-lourds du continent comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Kenya ou l’Éthiopie. D’autres pays ont entrepris une ratification, dont le Maroc.
La zone de libre-échange doit permettre l’élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant ainsi le commerce au sein du continent et permettant aux pays africains de s’émanciper d’un système économique trop centré sur l’exploitation des matières premières.
Les défenseurs de la ZLEC estiment qu’elle aidera à la diversification des économies africaines et à l’industrialisation du continent, tout en lui offrant une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l’extérieur.
Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Les critiques du projet observent que la piètre qualité des infrastructures de transport et le manque de complémentarité entre les économies africaines sont un frein au développement du commerce intra-africain.