Le Fonds monétaire international vient de s’accorder avec Tunis, sur le lancement prochain de réformes économiques visant à maîtriser le déficit budgétaire du pays. En contrepartie, le Fonds débloquera une nouvelle tranche du programme de prêts de 2,8 milliards de dollars répartis sur 4 ans.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a appelé, mercredi 30 mai, la Tunisie a prendre des mesures décisives cette année pour lutter contre l’inflation, et réduire le déficit budgétaire.
Un déficit de plus en plus prononcé
Le Fonds a pour rappel conclu un accord en 2016 avec Tunis pour la mise en place d’un programme de prêts sur 4 ans d’une valeur de 2,8 milliards de dollars, lié à la mise en œuvre de réformes économiques visant maîtriser le déficit du pays. « Les discussions ont progressé de manière significative », a indiqué le FMI dans un communiqué.
Le Fonds et l’Exécutif tunisien ont mené récemment des discussions portant sur le plan de réforme économique. « Les risques pour la stabilité macroéconomique sont devenus plus prononcés. L’inflation a atteint 7,7% en glissement annuel en avril, soit le niveau le plus élevé depuis 1991 », précise le communiqué.
La Tunisie connait une récession économique depuis le renversement en 2011 du régime de Zine El-Abidine Ben Ali. Depuis, pas moins de 9 gouvernements se sont succédés à Tunis sans qu’aucun ne réussisse à réduire le déficit budgétaire. D’ailleurs, le pays a besoin de près de 3 milliards de dollars de prêts étrangers rien que pour cette année.
Très fragile stabilité politique
Les pourparlers avec le FMI ont eu lieu alors que les membres de la coalition au pouvoir étaient en désaccord sur la mise en place d’un nouveau programme de réformes économiques et la possibilité d’un remaniement ministériel. Parallèlement, le Premier ministre Youssef Chahed a dans une sortie, accusé Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président, d’avoir sabordé le parti au pouvoir Nidaa Tounes et d’avoir affecté les institutions étatiques.
Ce dernier a en réponse demandé le limogeage du Premier ministre, à cause de l’incapacité de son gouvernement à remettre l’économie sur les rails. Une proposition refusée par le parti islamiste modéré Ennahda. Un refus justifié par le fait que le limogeage du Premier ministre est susceptible de faire vaciller la stabilité du pays au moment où le pays s’apprête à introduire des réformes économiques.