Le conseil d’administration de Renault a désigné le numéro deux de l’entreprise Thierry Bolloré pour assurer l’intérim de Carlos Ghosn.

Le conseil d’administration extraordinaire du groupe Renault vient de nommer Thierry Bolloré au poste de directeur exécutif. Disposant des « mêmes pouvoirs » que le PDG Carlos Ghosn, actuellement en garde à vue au Japon.

Bolloré aux commandes

Le numéro 2 de Renault Thierry Bolloré vient de prendre les commandes du groupe. L’annonce a été faite mardi soir à l’issue du Conseil d’administration du groupe. Selon des sources proches, cette responsabilité a été confiée à titre provisoire à Bolloré en attendant le dénouement de l’affaire de l’actuel Président-Directeur général du groupe, Carlos Ghosn, actuellement en garde à vue au Japon. « M. Ghosn, temporairement empêché, demeure Président-Directeur général », a souligné dans un communiqué le constructeur automobile français.

Une alliance sous tension.

Dans sa réunion extraordinaire du mardi soir, le conseil d’administration du groupe Renault a également demandé « à Nissan, sur le fondement des principes de transparence, de confiance et de respect mutuel de la Charte de l’Alliance, de lui transmettre l’ensemble des informations en sa possession dans le cadre des investigations internes dont M. Ghosn a fait l’objet ».

Selon le texte du communiqué, le Conseil n’est pas en mesure de se prononcer sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités judiciaires japonaises à l’encontre de M. Ghosn. Dans le même sens, le conseil a aussi indiqué qu’il se réunira régulièrement, sous la présidence de l’administrateur référent Philippe Lagayette, pour préserver les intérêts de Renault et assurer la pérennité de l’Alliance avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi.

Un PDG dans le tourment

Considéré comme l’un des plus puissants patrons d’industrie dans le monde, Carlos Ghosn s’est retrouvé lâché de toutes parts. Le parquet japonais reproche au Franco-libano-brésilien d’avoir « conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015 », en ne déclarant que 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d’euros) contre près de 10 milliards de yens sur la période.

Dans une conférence de presse musclée, le président exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, a également mentionné lundi « de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles », qui auraient été découvertes après plusieurs mois d’enquête interne.