Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont lancé, un ultimatum aux acheteurs de cacao.

Les producteurs ghanéens se réjouissent de la décision du gouvernement du Ghana d’exiger un prix minimum d’achat des fèves de cacao sur les marchés. Les cacaotiers récoltaient à peine 6% des 100 milliards de dollars générés par l’industrie du chocolat.

La semaine dernière, le Ghana et la Côte d’Ivoire, les deux principaux producteurs de cacao au monde, ont menacé de suspendre les ventes de fèves jusqu’à l’instauration d’un prix minimum de 2.600 dollars la tonne.

Une façon, ont expliqué les responsables des deux pays, de mettre fin à la situation « déraisonnable », qui voit les cacaotiers récolter à peine 6% des 100 milliards de dollars générés par l’industrie du chocolat.

Pour le Ghana, qui compte 29 millions d’habitants, le commerce du cacao est une affaire importante : il emploie environ 800.000 familles, selon le Conseil national du Cacao (Cocobod), et contribue largement au budget de l’État.

« Nos gouvernements se sont mis d’accord pour offrir aux agriculteurs une juste part de la richesse produite par l’industrie », a déclaré Mahamudu Bawumia, le vice-président du Ghana, à l’issue d’une rencontre avec des agriculteurs, des négociants et des industriels à Accra mi-juin.

« Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissements du gouvernement dans les infrastructures rurales, et pour améliorer les conditions de vie », a-t-il ajouté. Mais les fermiers ne sont pas les seuls concernés par ces discussions sur les prix.

Dans un pays où seules deux compagnies produisent du chocolat, ces dernières années ont vu se multiplier les nouveaux chocolatiers et autres entrepreneurs du cacao. Et eux aussi ont un intérêt dans le prix de la fève.

Le conseil national du cacao a indiqué qu’une subvention existe pour les fabricants locaux qui utilisent les fèves de la seconde récolte de l’année – plus petites – tandis que la première part sur les marchés internationaux, Selon l’AFP. « Ce qui aurait un vrai impact sur les fabricants locaux », explique Kristy Leissle, spécialiste du cacao, « ce serait un assouplissement de la régulation sur la vente et l’achat de la récolte principale, cela ouvrirait de nouvelles opportunités » au niveau national. Une solution à long terme pour les fermiers comme pour les fabricants pourrait être de transformer la matière première ici même, sur le sol ghanéen.