La sécheresse frappe la Tunisie pour la quatrième année consécutive. Mais, pour la première fois, la région du Nord-ouest, le grenier à blé du pays, est touchée elle-aussi. Les récoltes de blé et d’orge sont d’ores et déjà perdues et les agriculteurs tunisiens ne sont même pas sûrs de pouvoir produire suffisamment de grains pour semer l’an prochain.
Le Nord-ouest du pays et ses terres agricoles fertiles est confronté à une sécheresse inédite ; les agriculteurs tunisiens s’attendent à une récolte catastrophiquement faible qui va encore accroître la dépendance économique.
La Tunisie connaît sa quatrième année de sécheresse mais contrairement aux années précédentes, le manque de pluie touche aussi le Nord-ouest fertile, grenier à blé, qui fournit le pays en céréales.
Le pays dépend principalement de la collecte de l’eau pluviale pour ses approvisionnements en eau potable, et les barrages de ce pays de 12 millions d’habitants sont actuellement à un tiers de leur capacité seulement.
La sécheresse a conduit le ministère de l’Agriculture à restreindre la consommation d’eau, interdisant jusqu’à fin septembre l’irrigation des cultures, des espaces verts et le nettoyage des rues avec l’eau potable. Des quotas par quartiers et des coupures nocturnes ont en outre été imposés aux particuliers.
Pour nourrir sa population, la Tunisie a besoin de trois millions de tonnes de blé dur (pour les pâtes et la semoule) et tendre (pour le pain) et d’orge par an, dont environ les deux tiers proviennent habituellement de l’étranger.
L’État, qui subventionne la farine, avait fixé des objectifs de forte progression de la production de céréales, afin de réduire sa dépendance aux importations et leur impact sur le budget, dans un contexte de prix très élevés depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux producteurs majeurs. Une dépendance qui va donc s’accroître.
Rappelons que l’agriculture représente 10 à 12 % du PIB mais « 2 à 3 % des agriculteurs quittent le secteur chaque année », selon les spécialistes.