La société civile tunisienne se mobilise contre le mariage des mineurs. Appelant à une réforme profonde des législations en vigueur ainsi qu’a un travail de fond pour le changement des mentalités, cette montée au créneau des associations tunisienne a été déclenchée par l’autorisation de mariage d’une jeune fille de 13 ans enceinte d’un de ses proches âgé de 20 ans, par le tribunal de première instance du Kef.

Une décision qui n’a pas laissé indifférents les organismes internationaux. En effet, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), a publié un communiqué le 15 décembre dernier pour dénoncer ce genre de pratique. Dans ce sens, la représentante de l’UNICEF en Tunisie, Lila Pieters, s’est dite préoccupée par la situation.

Appelant la Tunisie à dépoussiérer l’article 227 bis du code pénal suivant les conventions internationales, la responsable a proposé la création d’une unité spécifique de la justice pour enfants et d’un mécanisme indépendant de suivi des droits de l’enfant. Mme.Pieters a affirmé également que « Le mariage de chaque enfant (fille ou garçon) avant l’âge de 18 ans est une violation de ses droits humains fondamentaux à la santé, à l’éducation, à la protection et à la participation », lit-on sur le communiqué.

Essayant de calmer les tensions, les autorités tunisiennes avaient affirmé que cette polémique n’a pas lieu d’être. Selon le procureur de la république et porte-parole du tribunal de première instance du Kef, Chokri Mejri. Dans des déclarations à la presse, le responsable a affirmé que la fille âgée de «13 ans et 11 mois et n’a pas été violée». «Nous avons entendu la fille et après vérification de tous les détails, nous avons considéré qu’elle était apte au mariage. La preuve, elle est enceinte», a-t-il ajouté.

Mais vue la tension grandissante, le responsable judiciaires s’est rapidement rétracté. En effet, M.Mejri a annoncé que le procureur général du tribunal s’était constitué partie civile dans cette affaire. En coordonnant avec la délégation de protection de l’enfance dans la région, le procureur a réclamé l’annulation de la décision judiciaire ayant autorisé ce mariage, a rapporté la presse locale ce vendredi.