Au Tchad, l’Assemblée nationale a approuvé mardi 10 septembre la prorogation de l’état d’urgence pour faire face aux conflits intercommunautaires dans trois provinces de l’est et du nord du pays.
La prorogation sera de quatre mois et permettra de mettre fin à l’insécurité, selon le gouvernement. Mais pour l’opposition, l’état d’urgence ne changera rien à la situation. Le gouvernement a aussi indiqué que des couloirs seront ouverts au niveau des frontières pour permettre aux populations de ces trois provinces pour permettre aux populations d’aller s’approvisionner en produits de première nécessité au Soudan et en Libye.
C’est le 20 août dernier que le président tchadien Idriss Déby avait déclaré l’état d’urgence dans deux provinces de l’Est du pays et a réclamé le désarmement des civils après des affrontements meurtriers entre communautés qui ont fait des dizaines de morts en août.
L’état d’urgence avait été déclaré pour trois mois dans les provinces du Sila et du Ouaddaï, à la frontière entre le Tchad et le Soudan. Des affrontements entre cultivateurs et éleveurs y ont fait plus de 50 morts depuis le 9 août, selon la présidence qui ne dresse pas de bilan plus précis.
Depuis plusieurs dizaines d’années, la province du Ouaddaï, zone de transhumance, est en proie à des conflits entre éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones ouaddaïens. Pour rappel, les violences avaient éclaté après la découverte des corps de deux jeunes éleveurs dans ces villages. « C’est une guerre totale que nous devons engager contre ceux qui portent des armes et sont à l’origine des morts d’hommes », avait dit le président Déby le 9 août lors d’une conférence de presse.
A l’origine de ces éruptions de violences, on retrouve souvent les mêmes scénarios ou presque: un troupeau de dromadaires piétine le champ d’un agriculteur ou un jardin cultivé par une famille, déclenchant immédiatement la confrontation entre les hommes des deux communautés, la plupart du temps avec des armes à feu.