Les chambres africaines extraordinaires, tribunal spécial chargé de juger l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré, ont condamné ce dernier à la prison à perpétuité. Le procès qui s’est tenu à Dakar a duré neuf mois et a eu un déroulement chaotique.

Des zones d’ombre demeurent

Si on peut se féliciter qu’un tel procès puisse se tenir sur le sol africain car il prouve que les Etats du continent peuvent juger les anciens chefs d’Etat, force est de constater que des zones d’ombres demeurent.
D’abord pourquoi le Sénégal qui a hébergé l’ancien dictateur Habré en toute connaissance de cause pendant plus de vingt ans a-t-il décidé de le lâcher et de le livrer à la justice ?
Ensuite, comment accuser Habré de tous ces crimes en oubliant l’actuel président tchadien Idriss Déby qui a été commandant de ses Forces Armées du Nord (FAN) avant de prendre la fuite en 1989 ? Avant de revenir et le renverser grâce au soutien de la France ?

Un procès voulu par les Occidentaux

Est-ce que les méfaits reprochés à Habré ne datent que de l’après compagnonnage Habré-Déby ? Il est permis d’en douter.

Une autre question s’impose. Pourquoi Habré et personne d’autre ?
Ce procès a été voulu et imposé par les Occidentaux, notamment certaines ONG dont l’autorité morale est sujette à caution.
A l’évidence elles s’acharnent sur les Africains et oublient les monarques, les oligarques, et les leaders occidentaux qui ont aussi les mains sales. Mais il est tellement plus facile de mettre la main sur un dictateur vieilli et abandonné par ses hôtes.
Le procès Habré laisse un goût d’inachevé et d’amertume.

 

 

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