Le ministère Sud-soudanais des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAE) a annoncé, hier mardi 2 mai, en début d’après-midi, à Juba, qu’à la suite d’une médiation entreprise par le président Salva Kiir au nom de l’organisation régionale Igad, dans la crise soudanaise, les deux camps qui s’affrontent, celui du général Al-Burhan, à la tête de l’armée régulière, et du général Hemedti, à la tête des paramilitaires, ont tous deux donné leur accord pour une trêve qui commencera le 4 mai, jusqu’au 11 mai. Ils ont aussi accepté de «nommer leurs représentants pour des pourparlers de paix qui se tiendront dans le lieu de leur choix ».
C’est la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pauline Adhong Malok, qui en a fait l’annonce, hier, à Juba, la capitale du Sud-Soudan. Le chef de l’Etat Sud-soudanais s’est entretenu par téléphone avec les deux généraux qui s’affrontent au Soudan depuis le 15 avril dernier pour le contrôle du pouvoir.
Le président Salva Kiir a pu obtenir un accord de principe pour une semaine de trêve «pour nommer des représentants et proposer une date pour le début des négociations » en vue d’obtenir un cessez-le-feu permanent, a déclaré Pauline Adhong Malok.
Le général Al-Burhan, qui dirige les Forces armées soudanaises, et le général Hemedti, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide, se sont ainsi accordés pour une trêve de sept jours, ainsi que la nomination de représentants pour des pourparlers.
Le président Salva Kiir avait entrepris une médiation au nom du bloc régional Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) dans la crise soudanaise depuis plusieurs jours.
Une médiation difficile, puisque le général Hemedti n’était pas joignable directement depuis plus d’une semaine.
Les deux belligérants ont finalement accepté de « nommer leurs représentants pour des pourparlers de paix qui se tiendront dans le lieu de leur choix », selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Sud-soudanais.
Selon la même source, le président Salva Kiir a souligné, lors de ses échanges avec les généraux en conflit, que la situation humanitaire s’est rapidement détériorée et qu’une désescalade était «impérative ». Le chef de l’Etat Sud-soudanais a invité par la même occasion les deux belligérants à définir une date pour le début des pourparlers.
Toujours selon Pauline Adhong Malok, « le gouvernement continue d’engager des discussions avec les dirigeants de la république du Soudan pour explorer les chances de réduire le fossé entre les deux camps dans l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu durable qui puisse ouvrir la voie à un règlement politique à l’amiable ».
Deux cessez-le-feu ont été annoncés depuis le depuis du conflit, mais n’ont pas été respectés par les deux généraux. L’aéroport de Khartoum était toujours fermé hier, alors que les bombardements et les tirs résonnaient dans la capitale soudanaise, toujours privée d’eau et d’électricité. Plus de 520 morts ont été dénombrés depuis le début du conflit, selon des sources officielles.