Le Programme alimentaire mondial (PAM), a averti lundi qu’il suspendrait l’aide alimentaire à plus de 100 000 personnes déplacées dans certaines parties du Soudan du Sud pendant trois mois, à partir d’octobre en raison de pénuries de fonds.
Matthew Hollingworth, représentant et directeur pays du PAM au Soudan du Sud, a déclaré que l’agence alimentaire des Nations Unies avait besoin de 154 millions de dollars supplémentaires pour fournir une aide alimentaire en quantités suffisantes.
“Si les niveaux de financement continuent de baisser, nous n’aurons peut-être pas d’autre choix que de procéder à de nouvelles coupes alors que les besoins des communautés vulnérables continuent de dépasser les ressources disponibles”, a déclaré Hollingworth dans un communiqué publié à Juba.
Le PAM a déclaré que si les généreuses contributions des donateurs lui ont permis d’apporter une aide vitale à des millions de personnes dans le besoin, de nombreuses personnes vulnérables vivant dans des zones de crise continuent de souffrir des niveaux les plus élevés d’insécurité alimentaire et ne peuvent survivre sans une aide alimentaire soutenue.
Il a déclaré que dans le cadre d’un exercice de priorisation motivé par la pénurie de financement, quelque 106 000 personnes déplacées dans les camps de Wau, Juba et Bor South ne recevront pas à partir d’octobre de rations alimentaires mensuelles pendant les trois prochains mois et jusqu’au Nouvel An.
Le PAM a annoncé qu’il reprendrait son aide alimentaire mensuelle aux personnes déplacées dans ces camps de janvier à septembre 2022.
« Les temps drastiques appellent des mesures drastiques. Nous sommes obligés de prendre ces décisions douloureuses et d’étirer nos ressources limitées pour répondre aux besoins critiques des personnes qui étaient au bord de la famine et risquent maintenant de retomber dans une catastrophe si leur accès à la nourriture diminue » , a déclaré Hollingworth.
Il a déclaré que la suspension de trois mois fait partie d’une réduction plus large de l’aide alimentaire que le PAM a annoncée en avril dans tous les camps et qui touche 700 000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui reçoivent désormais la moitié du contenu calorique d’une ration alimentaire du PAM.
L’insécurité alimentaire au Soudan du Sud a augmenté ces dernières années et touche désormais plus de 60 pour cent de la population du pays, selon l’ONU.