Il y’a quelques mois, « Afrique Confidentielle » vous annonçait que des cadres sénégalais auraient été approchés par le gouvernement actuel pour discréditer l’ancien régime, en échange de promotions et de postes de responsabilité. Parmi eux se trouvait Massamba Dieng qui vient d’être nommé Directeur Général du Budget (DGB).

Nous pouvons assurer aujourdhui que ce rapport, qui devait servir à justifier des réformes et à asseoir la légitimité du nouveau pouvoir, a été refusé par plusieurs membres de la Cour, refusant de se prêter à ce qu’ils considéraient comme une instrumentalisation de la justice. C’est ce qui explique l’existence de deux versions de ce rapport de la cour des comptes : un signé qui a été transmis au Président Diomaye et un autre servi falsifié partagé en public.

Pour falsifier ce rapport rendu public certains membres de la Cour auraient accepté de jouer le jeu en échange de promesses de promotions. Ces derniers ont d’abord été nommés à la Cour des comptes, où ils ont participé à la rédaction d’un rapport incriminant des institutions dont la Direction Générale du Budget (DGB) sous l’ancien régime. Une fois le « sale boulot » accompli, les récompenses ont commencé à tomber.

Le premier à bénéficier de ces promotions est Massamba Dieng.
D’abord contrôleur puis inspecteur du Trésor, le sieur Dieng a été tête de liste d’opposition avec le mouvement And Takhawou Nguekhokh aux municipales de 2014. C’est un politicien encagoulé, qui confirme avec cette nomination ce que l’APR a toujours dit : ce rapport de la Cour n’a aucune valeur.
Nommé Directeur Général du Budget lors du dernier conseil des ministres, cette nomination reste scandaleuse : Massamba Dieng récompensé pour avoir falsifié un rapport.
Pourquoi ce contrôleur des finances publiques se retrouve-t-il à la tête de la DGB, une institution qu’il a lui-même contribué à incriminer dans un rapport récent de la Cour des comptes ?

Selon nos sources, Dieng aurait été choisi pour « terminer le travail ». Son rôle serait de « nettoyer » les dossiers sensibles et de s’assurer que les conclusions du rapport de la Cour des comptes ne puissent pas être contestées. Cette manœuvre soulève des inquiétudes quant à une possible falsification des documents ou à une destruction d’éléments compromettants pour le nouveau régime.

Le rapport de la Cour des comptes, qui accuse la DGB de malversations sous l’ancien régime, a été vivement critiqué en interne. Plusieurs membres de la Cour ont refusé de le signer, dénonçant des pressions politiques et des irrégularités dans son élaboration. Ces dissensions internes mettent en lumière les tensions au sein de l’institution, où certains magistrats refusent de se plier aux exigences du pouvoir exécutif.
Nos sources nous informent même de l’existence de deux versions de ce rapport : un signé remis au Président de la République et un autre partagé avec le grand public.
La nomination de Massamba Dieng à la tête de la DGB, alors qu’il était impliqué dans la rédaction de ce rapport, ajoute une couche supplémentaire à ce scandale. Les Sénégalais s’interrogent : que cherche-t-il à effacer ou à falsifier en prenant la direction de cette institution ?

Cette affaire, qui mêle politique, justice et finances publiques, représente une menace sérieuse pour la démocratie sénégalaise. Les citoyens et la communauté internationale doivent rester vigilants face à ces manœuvres qui risquent de saper les fondements de l’État de droit. Il est essentiel que les autorités sénégalaises fassent la lumière sur ces accusations et garantissent l’indépendance des institutions judiciaires et financières.

Afrique confidentielle s’engage à continuer à suivre cette affaire et à révéler toute nouvelle information qui pourrait éclairer l’opinion publique. Le Sénégal mérite une gouvernance transparente et intègre, et il est de notre devoir de dénoncer les pratiques qui menacent ces valeurs.