Le Parlement de la CEDEAO a demandé, hier mercredi 7 décembre, à l’Etat du Sénégal de créer les conditions permettant de rendre justice à la députée de la mouvance présidentielle, Amy Ndiaye Gniby, violemment agressée, jeudi dernier, par Massata Samb et Mamadou Niang, deux élus du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), une formation de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi.
Le parlement de la Cédéao a dépêché une délégation auprès du président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Amadou Mame Diop, mercredi, qui lui a présenté une déclaration dans laquelle l’institution sous-régionale exhorte à mettre en place les « dispositions nécessaires », afin que justice soit rendue à la député agressée, jeudi dernier, lors du vote du budget du ministère de la Justice.
Amy Ndiaye a été giflée par Massata Samb, avant de recevoir un violent coup de pied au ventre de Mamadou Niang, deux députés de l’opposition, qui lui reprochaient d’avoir tenu des propos irrespectueux à l’encontre d’un chef religieux. Amy Ndiaye avait perdu connaissance quelques instants plus tard avant d’être acheminée à l’hôpital Principal de Dakar. Elle risque de perdre la grossesse qu’elle porte, selon le médecin qui l’a examinée.
« Tout en souhaitant prompt rétablissement à la député victime, le Parlement de la CEDEAO exhorte l’État sénégalais, en collaboration avec l’Assemblée nationale du Sénégal à prendre les dispositions nécessaires pour que justice soit faite sur cet évènement malheureux », a déclaré la troisième vice-présidente du Parlement de la CEDEAO, Ibrahima Memounatou, qui a lu la déclaration.
« C’est avec une grande consternation et une profonde indignation que le Parlement de la CEDEAO a suivi la scène de violences barbares et ignobles perpétrées sur l’honorable Amy Ndiaye Gniby, député à l’Assemblée nationale du Sénégal, le jeudi 1er décembre 2022 », a poursuivi Ibrahima Memounatou, également deuxième vice-présidente du Parlement du Togo, promettant de rendre visite à Amy Ndiaye pour lui exprimer la sympathie de ses collègues de l’institution.
Dans la déclaration adoptée en séance plénière, le 3 décembre dernier, à l’occasion de la deuxième session ordinaire de l’année 2022, le Parlement de l’institution sous-régionale exhorte les autorités sénégalaises à prendre les mesures nécessaires, afin de condamner tout acte de violence et d’abus contre les femmes en général.
Le Procureur de la République a demandé l’arrestation des deux députés, Massata Samb et Mamadou Niang pour leur acte qui relève du flagrant délit. Les deux élus de l’opposition restent introuvables depuis ces faits unanimement condamnés.
L’avocat de la victime, Me Baboucar Cissé, a déjà déposé une plainte au Parquet contre les mis en cause pour les faits d’association de malfaiteurs, voies de fait, coups et blessures volontaires.
Des convocations devraient être envoyées aux domiciles des deux députés. S’ils ne se présentent pas aux enquêteurs, leur état de “fugitif” devrait être constaté.