La loi L18/2021, portant modification du Code électoral a été adoptée, hier soir par l’Assemblée nationale du Sénégal.
A la fin d’une séance marathon, plus de 90 députés de la coalition BBY du président Macky Sall, ont voté en faveur du projet de loi présenté et défendu par le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome.
Un peu plus d’une dizaine de parlementaires de l’opposition ont voté contre.
Le curieux est que ces derniers ont obtenu du dialogue politique initié par Macky Sall-qui a duré 20 mois et permis l’organisation de 126 réunions-, la satisfaction de nombreuses doléances et revendications.
C’est ainsi que les maires et présidents des Conseils départementaux seront élus au suffrage universel.
Le système des parrainages ne sera pas appliqué pendant les élections locales, sauf pour les candidats indépendants.
Sur ces mesures nouvelles, il y a eu consensus entre opposition et pouvoir.
Il en est de même de l’augmentation du pourcentage des élus locaux au niveau proportionnel : 55% contre 45% (scrutin majoritaire).
Ce choix favorise les opposants beaucoup moins représentatifs dans l’électorat des 557 communes plus 3, (les trois nouvelles du département de Keur Massar).
A l’évidence, le dialogue politique a permis de faire des avancées remarquables pour le renforcement de la démocratie sénégalaise.
Cette réalité irréfutable a été « ternie » par « une opposition malhonnête », dixit Abdou Mbow, premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui a dénoncé la campagne de manipulation orchestrée par des opposants qui ont participé au dialogue et ont déclaré leur satisfaction en ce qui concerne leurs revendications qu’ils avaient soumises et qui ont été acceptées.
En vérité c’est par calcul politicien qu’ils, (les opposants), ont cherché à mettre en exergue les cas d’inéligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall.
Mais, ils savent parfaitement que c’est le code consensuel de 1992 qui les met hors-jeu et non pas ce code modifié qui ne touche pas les articles concernés.
Englués dans une impasse politique et juridique, les opposants, au lieu de nourrir des regrets par rapport à leur propre inertie ou aveuglement, (Wade a dirigé le pays pendant 12 ans, mais n’a jamais remis en cause le code consensuel de 1992), cherchent à diaboliser le régime actuel qui n’a rien à voir avec les articles de code qui excluent les inscriptions sur les listes électorales des personnes condamnées pour des délits de « vol, escroquerie, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, crimes etc.
Abdoulaye Wade n’a jamais imaginé que son fils serait, un jour, concerné par ces articles du code de 1992.
Le ministre de l’Intérieur, Felix Diome, a été à l’aise pour battre en brèche les amalgames et manipulations d’une opposition déboussolée et désemparée.
La loi, a-t-il rappelé, est impersonnelle et générale.
Ce débat, sans issue, engagé par les opposants, démontre que dans l’état actuel des choses, Karim Wade et Khalifa Sall ne peuvent participer à des joutes électorales au Sénégal, où, ils ne sont ni électeurs, ni éligibles.
Et, ils sont les seuls responsables de cette situation qui les prive de leurs droits civils et politiques.
Pour les membres du groupe : « Liberté et Démocratie » du parti PDS de Abdoulaye Wade, la pilule est amère car, il n’y a pas de recours possible, sauf par amnistie.
Le sort de Karim Wade et Khalifa Sall est scellé par le code consensuel de 1992 dont la modification ne touche pas aux articles L30 et L31, (qui deviennent L29 et L30, sans aucun changement de contenu) concernés par les questions d’inéligibilité et de pertes des droits civiques. Abdou Diouf n’avait pas voulu y changer une virgule ; Macky Sall, sur ce plan précis, en a fait de même.