Le président sénégalais, Macky Sall, a plaidé hier lundi, une réforme de la gouvernance économique mondiale, pour favoriser les conditions du financement de l’émergence en Afrique. Le chef de l’Etat sénégalais s’exprimait lors de l’ouverture de la 7ème session du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, en présence de ses homologues Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Mohamed Bazoum (Niger) et Umaro Sissoco Embalo (Guinée-Bissau).
Selon le chef de l’Etat sénégalais, les réformes de la gouvernance économique doivent porter sur six domaines au moins. Il a, ainsi, demandé d’assouplir les règles de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) pour les prêts crédits-export.
Macky Sall a aussi invité à corriger les règles d’évaluation du risque d’investissement en Afrique et à promouvoir davantage les financements mixtes, combinant fonds concessionnels et financements commerciaux.
Dans le même temps, il a suggéré d’alléger et de simplifier les procédures d’instruction des dossiers de financement des projets, d’assurer une transition énergétique juste et équitable et d’améliorer les règles du système fiscal international, de même que ses profits.
Il a estimé, dans ce sens, que « l’adoption par le G20 de la proposition américaine pour l’instauration d’un impôt minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales, afin de dissuader le recours aux paradis fiscaux, va certainement dans le bon sens, tout comme l’émission historique de 650 milliards de dollars en Droits de tirages spéciaux ».
En effet, a-t-il souligné, l’Afrique a pu disposer de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience sanitaire, atténuer l’impact de la crise et amorcer la relance économique.
Toutefois, il a appelé à travailler sur la réallocation aux pays africains de 67 milliards de dollars, mobilisables sur les DTS des pays riches pour atteindre les 100 milliards convenus, soulignant que « c’est ce qui nous rapprochera des 252 milliards de dollars dont l’Afrique a besoin d’ici à 2025 pour contenir le choc de la Covid-19 et amorcer sa relance économique ».
La flexibilité budgétaire pour renforcer les moyens de défense des pays africains
Sur un tout autre plan, Macky Sall a demandé « plus de flexibilité budgétaire », pour permettre aux pays africains « de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense nationale, avec des armées bien entraînées et bien équipées », notamment « face à la montée du péril terroriste ».
Il a aussi souhaité une évaluation de l’efficacité des réponses des opérations de maintien de la paix en Afrique, soulignant qu’elles « sont sept aujourd’hui sur le continent, six déployées par les Nations Unies et une par l’Union africaine en Somalie (AMISOM), qui compte, à elle seule, plus de 21 000 éléments. Les 7 opérations totalisant plus de 75 000 soldats ».
Malgré cela, a-t-il ajouté, « les défis sécuritaires persistent, d’où la problématique récurrente des mandats et des règles d’engagement des opérations, y compris dans le cadre de l’architecture africaine de paix et de sécurité et sa Force en attente ».
Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, la ministre française des Armées, Florence Parly, ont assisté, entre autres personnalités, à la 7ème édition de ce forum pour la paix dont le thème cette année est : « Les enjeux de la stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post Covid-19 ».