Par une dérogation à l’article 31 de la Constitution sénégalaise ,les députés membres des coalitions Benno(majorité présidentielle) et Wallu(groupe démocratie et Liberté/PDS ,au nombre de 103(sur 165)ont voté pour l’organisation de la présidentielle le 15 décembre 2024.

Et conséquemment, la prolongation du mandat du président  Macky Sall jusqu’à la passation de service avec son successeur.

Le vote de 99 députés aurait suffi, car ce chiffre consacre les 3/5 du nombre total de parlementaires élus. Ce qui est un impératif juridique.

La légalité a été respectée, la démocratie ,aussi.

En effet les députés de l’opposition (qui étaient au nombre de 53) ont usé et abusé des interventions (légales) pour gagner du temps et retarder le vote.

Mais, à la fin des débats, avec la prise de parole de 48 députés inscrits, certains opposants ont cherché à bloquer l’institution ,pour empêcher le libre vote des parlementaires.

Après avoir longuement parlementé avec eux(c’est le cas de le dire) le président Amadou Mame Diop a fait appel ,comme la loi l’y autorise, aux forces de l’ordre(l’Assemblée a sa propre brigade de gendarmerie) qui ont prié les députés qui ne voulaient pas voter de sortir.

Ensuite ceux qui avaient choisi de rester et d’accomplir leur devoir citoyen d’élu du peuple, ont pu le faire, librement.

L’issue du vote ne faisait aucun doute, depuis le début, car les forces en présence n’étaient pas égales.

Les opposants ont multiplié les actes anti-démocratiques pour retarder l’échéance, en pure perte.

Dans cette affaire, il faut préciser que le régime en place n’y est pour rien :il s’agit d’un conflit opposant les deux Institutions que sont l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.

Des accusations graves de corruption ont été portées contre des membres du Conseil constitutionnel, à la suite de l’invalidation de la candidature de Karim Wade.

A cette affaire explosive, s’est ajoutée celle de Rose Wardini ,une candidate qui a été « validée » par le Conseil constitutionnel et dont la double nationalité (française et sénégalaise) est avérée.

AC vous a déjà révélé son passeport français n 14DR87685 délivré le 12/01/2015 par le consulat de France à Dakar et qui est valable jusqu’au 11/01/2025.

Cette candidature validée pose problème et des enquêtes sont indispensables, pour situer les responsabilités.

Ce dont la commission d’enquête parlementaire ,votée par 120 députés sur 165 ,va se charger.

C’est pour quoi, le report de la présidentielle s’est imposé  pour éviter des procès et contestations légitimes post-électorales.

C’est bien ce contexte spécifique qui a déclenché les actions qui viennent d’aboutir à la décision de reporter la présidentielle au 15 Décembre ,en tenant compte du « calendrier spécifique sénégalais », sur le plan climatique et des grands évènements religieux qui marquent la vie nationale.

Ce scénario s’est imposé, personne ne l’a inventé.