C’est hier dimanche (28 novembre), que s’est ouvert dans la capitale sénégalaise, le huitième (8ème) forum de coopération sino-africain.
Ce rendez-vous majeur de l’agenda diplomatique international ,est le lieu par excellence , où sont définis les grands axes et les orientations de la coopération entre la Chine et les Etats du continent africain.
C’est pourquoi, il bat des records de participation et enregistre chaque année ,de nouveaux membres.
A Dakar , la Guinée-Bissau et l’Erythrée vont venir grossir les rangs des partenaires de la Chine ,en s’engageant
aussi , dans le gigantesque projet des « routes de la soie ».
La coopération chinoise, en Afrique, va s ‘élargir et renforcer la position de Pékin ,en tant que premier partenaire économique des Etats du continent.
L’immense capital financier dont dispose le géant chinois, lui permet de s’imposer ,en finançant des projets d’infrastructures ,des exploitations minières ,des réalisations industrielles, l’érection de structures sportives ,routières, portuaires etc.
Tous les champs d’activités intéressent la Chine qui ne se préoccupe pas des « questions de respect ou non des Droits de l’homme » et ne vise que la rentabilité économique.
Elle peut même accepter des « trocs », ce qui aboutit à une souplesse qui facilite bien des choses pour les gouvernements africains, pressés par le temps et très souvent ,mis en difficulté par les « conditionnalités » des Institutions de Bretton Woods.
En quelques décennies, la Chine s’est ainsi taillée la part du lion et, est devenue incontournable en Afrique.
Les Européens essaient de réagir , mais ne peuvent rivaliser de cash, si on peut dire.
Les Américains cherchent maintenant à remonter la pente , après la politique catastrophique de Trump, qui s’est très peu soucié de l’Afrique.
Il faut d’ailleurs noter que Dakar qui abrite le forum Chine/Afrique ,a reçu la semaine dernière, la visite du Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui a abouti à l’octroi de plus d’un milliard de dollars de financements de divers projets importants ,comme la réalisation de l’autoroute à péage Dakar/Saint-Louis.
L’Administration Biden est consciente du défi chinois en Afrique et semble déterminée à y faire face.
C’est tout bénéfice pour les pays du continent dont les atouts , en matière de ressources humaines et naturelles , sont exceptionnels et recherchés par tous les autres Etats du monde.
C’est pourquoi, il y a un vrai rush vers l’Afrique, plus courtisée que jamais, par les chinois et les américains.
Mais aussi ,par les Indiens, les Brésiliens et les Turcs, qui vont accueillir un troisième grand sommet Turquie/Afrique, les 17 et 18 décembre prochains à Istanbul.
Ces sommets sont des opportunités à saisir pour nouer des partenariats « gagnant-gagnant ».
Dans l’intérêt majeur des populations du continent.
L’heure de l’Afrique a sonné, il faut se le tenir pour dit et agir en conséquence ,pour le court, moyen et long terme.
Le sommet qui s’est ouvert hier , va se pencher encore, sur la crise sanitaire de la Covid, qui impacte négativement l’économie mondiale.
La Chine se porte mieux que de nombreux pays ,mais n’en ressent pas moins des difficultés liées au ralentissement global des activités économiques.
Elle a beaucoup aidé les Etats africains ,en faisant des dons de vaccins ; mais l’effort doit être poursuivi, même si l’Afrique est beaucoup moins touchée par la pandémie.
A l’heure actuelle ,le variant Sud-africain omicron, suscite beaucoup d’inquiétude.
Le sommet de Dakar pourrait faire des recommandations, en synergie avec l’OMS, pour une véritable démocratisation des vaccins, accompagnée d’une campagne mondiale de communication , pour vaincre les réticences tenaces qui se manifestent sur tous les continents.
Il devrait, aussi, être question à Dakar , de relance économique, post -Covid, pour soulager les économies des pays du Sud ,essoufflés.
Pékin va continuer à pousser ses pions pour son méga -projet des routes de la soie, dont l’objectif est d’installer un réseau d’infrastructures à la démesure des ambitions chinoises.
La Chine n’est plus un géant en « puissance » selon la terminologie aristotélicienne, mais bien en « acte ».