La levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar met fin à un petit feuilleton artificiellement alimenté par des partisans confusionnistes et des avocats en panne d’idées. Maintenant il faut passer aux choses sérieuses à savoir le procès.

Objectivement Khalifa Sall est mal parti si on considère ses déclarations maladroites lors de ses différentes auditions par les enquêteurs et les magistrats. Pourquoi diable adopter comme ligne de défense : « tout le monde le faisait ». La norme serait donc l’habitude et/ou la turpitude consacrées par la durée ? Un délit comme un tronc d’arbre a beau « séjourner » dans l’eau n’en deviendra pas pour autant un crocodile.

C’est dire que pour « blinder » la défense du maire de Dakar, comme on dit, ses avocats devront se mettre enfin au travail. Pour étudier le rapport de l’IGE(inspection générale d’Etat), revoir les réponses faites par Khalifa Sall et ses co-accusés aux enquêteurs, bref faire leur travail d’avocat défenseurs. Et s’éloigner un peu des micros et des caméras. Ils ont certainement suivi le show insipide de Déthié Fall et Cheikh Bamba Dieye hier à l’Assemblée nationale.

Ces deux là ont été ridicules et n’ont pas empêché les députés, dans leur immense majorité, de voter la levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar. Le président Moustapha Niasse a été intraitable pour faire respecter la loi tout simplement. Il a dirigé la séance de main de maître et a ainsi évité tout débordement qui aurait pu perturber les discussions.

Les « Showmen » ont été obligés d’accepter ses décisions fondées en droit. Du reste toute la séance durant le président de l’Assemblée nationale n’a cessé de brandir le Règlement intérieur pour inviter ses collègues à le lire attentivement pour le comprendre et agir en conséquence. Manifestement Madické Niang et Mamadou Diop « Decroix » ont des lacunes sur ce plan. Lorsqu’on veut être crédibles « on s’arme de science jusqu’aux dents » pour reprendre Cheikh Anta Diop.

Malheureusement la paresse intellectuelle fait des ravages dans ce qu’on appelle « la classe politique » sénégalaise. On ne lit plus ; on réfléchit peu et on parle trop. Pour impressionner des journalistes dont le niveau laisse à désirer. Ces derniers écrivent n’importe quoi et s’en tirent à bon compte à chaque fois qu’ils sont poursuivis en diffamation. Cela les incite à persévérer dans la pratique du mauvais journalisme.

Hier le Droit a triomphé et l’Assemblée nationale a levé tous les obstacles pour le déroulement d’un procès équitable. C’est cela l’essentiel. À Khalifa Sall et ses avocats de se préparer pour se défendre de manière pertinente et efficace face aux juges. Ces derniers auront le dernier mot.